dimanche 18 décembre 2011

Trek de 16 jours autour des Annapurnas








Durant sept jours, on se repose dans la petite ville de Pokhara qui est plus calme que Kathmandou. Malheureusement, on n’a pas de chance avec le temps et on ne voit pas les sommets enneigés qui entourent la ville. A nouveau, on a besoin d’un permis TIMS et d’un billet d’entrée pour ce trek. On souhaite d’abord faire le trek du Manaslu mais vu le prix onéreux du permis, on y renonce.

Les moments forts sont : 

     - Le poids des sacs. On achète plus de nourriture que d’habitude pour éviter de manger trop souvent en lodge et profiter d’être en pleine nature. On part avec 5.5 kg de spaghettis, 1 kg de muesli, 1 kg de beurre de cacahuètes, 500 gr de lait en poudre, 32 balistos, 1.2 kg de fruits secs et 1.3 kg de gaz. On prend également quelques affaires en plus pour lutter contre le froid. Nos sacs à dos sont donc bien chargés et notre corps a besoin de quelques jours pour s’adapter. Ce sera la plus grande difficulté de ce trek, mais quel bonheur de pouvoir choisir l’endroit où s’arrêter et se cuisiner.   

-          - Le fat boy ou mister crocs. Dès notre premier jour de marche, on fait la connaissance de Sébastien, parisien, qui fait seul le tour des Annapuras. Les jours suivants, on le retrouve sur les sentiers où on sympathise et on finira le tour ensemble. On a la chance de déguster du saucisson français et le Guims découvre le Ricard qu’il apprécie beaucoup. On va se souvenir longtemps de ce personnage pour deux raisons. La première est qu’il ne fait aucun réglage à son sac à dos et cela lui donne une allure de touriste. Deuxièmement, il fait la quasi-totalité du trek avec des fausses crocs achetées sur Kathmandou car ses chaussures de marche… cela restera entre nous.  

-          - La faune et la flore. La nature est splendide et les paysages sont très variés. On est surpris et content de découvrir des vautours, des chamois, des papillons, des menthes religieuses et des singes. Cette région contient beaucoup d’eau et on voit un grand nombre de belles chutes. Comme on approche de l’hiver, les couleurs d’automne sont magnifiques ce qui ajoutent de la diversité aux paysages.

-          - Thorung La. Ce col est à 5400 mètres et on le grimpe assez facilement. Le seul désagrément est le vent qui nous glace et qui parfois nous freine durant notre ascension. On est un peu déçu car de là-haut on ne voit pas grand-chose. La descente sur Muktinath est très raide mais nous offre un paysage spectaculaire sur une autre vallée.

-         - Dénaturalisation du sentier. Ce trek devient tellement populaire que les autorités du Népal ont décidé de construire une route autour des Annapurnas. On suppose que c’est pour améliorer l’accès aux touristes. De Jomson à Tatopani, il y a déjà une route qu’il est possible d’éviter en prenant de jolis sentiers de l’autre côté de la rivière. Cela permet de découvrir de beaux hameaux authentiques. De Besi Sar à Manang, la route est en train d’être construite. Ils utilisent de la dynamite pour casser la roche ce qui fragilise celle-ci en amont provocant parfois des glissements de terrain ou des chutes de pierres importantes. On trouve dommage car le paysage se dégrade et on se demande où va l’argent de nos permis, soi-disant pour la conservation du site.

-          - La joie de vivre de Julio et Gata. A la fin du trek, on rencontre deux colombiens (Julio et Antonia) dans une lodge sympathique. On passe une belle soirée à écouter les récits de Julio concernant ces nombreux voyages en Asie. Le Guims s’entend bien avec ce dernier car ils sont tous les deux passionnés de bons matos de montagne ! Généreux à plusieurs reprises, ils nous offriront le taxi pour rentrer sur Pokhara. 
Le  
      Le tour des Annapurnas fut un trek facile et on a eu de la chance d’avoir eu du beau temps mis à part un peu de vent et parfois de l’humidité. Après environ quarante jours de marche (Everest, Annapurnas), physiquement et mentalement on est fatigué et on a besoin de repos. Ce trek marque la fin de notre séjour au Népal et on est content de bouger vers d’autres horizons.

vendredi 18 novembre 2011

Trek de 23 jours autour de l'Everest











On part découvrir l’Himalaya en semi autonomie (moitié lodge, moitié sous tente avec notre propre nourriture) et sans guide. Pour s’acclimater à l’altitude, on commence le trek depuis Jiri où l’on passe cinq cols entre 3000 et 3500 mètres d’altitude afin d’atteindre Lukla. Ces six premiers jours sont difficiles au niveau physique avec des montées et des descentes très raides. On pense en premier lieu faire le trek du camp de base de l’Everest. Suite à une discussion avec un couple de français rencontré sur le chemin, on change nos plans pour faire le trek des trois cols (Renjo La 5345 m., Cho La 5420 m. et Kongma La 5535 m.) ainsi que deux points de vue, le Kala Pattar (5545 m. vue sur l’Everest) et le Chhukung Ri (5546 m.). Durant une quinzaine de jours, on se situe entre 4800 et 5500 mètres d’altitude. On se rend compte que marcher au-dessus de la barre des 5000 nous demande un grand effort. Après 4-5 heures de marche, on est en général très fatigué et pour reprendre de l’énergie on mange énormément.  

Les moments forts sont :  

- Les sherpas (porteurs). Durant tout le trajet, on rencontre de nombreux sherpas qui nous impressionnent par la quantité de choses qu’ils portent. Une lanière accrochée au panier vient se poser sur leur front. Tout ce poids est supporté par la nuque. En général, le poids maximum autorisé est de 30 kg. Mais comme ils sont payés par rapport au poids porté, ils arrivent parfois qu’ils portent jusqu’à 60 kg. Entre autre, sachez que les porteurs ont une tête de moins que nous, que les sentiers sont difficiles et ils sont souvent en sandalettes. Il y a deux types de sherpas. Les locaux qui portent souvent des denrées alimentaires, de l’essence ou autres et le deuxième type qui est « le porteur pour touriste ». On a vu énormément de sherpas de deuxième type et on trouve juste scandaleux le poids des bagages et toutes les choses inutiles portées (ordinateur portable, plusieurs livres, plusieurs vestes, parfum etc…). Les sherpas passent des cols verglacés ou enneigés avec leurs sandalettes et munis d’une toute petite veste. On a beaucoup d’admiration et de respect pour eux. Pour une fois, un petit conseil pour les lecteurs. Si un jour vous engagez un sherpa, réfléchissez à ce que vous mettez dans vos bagages et prenez l’essentiel. On a fait 23 jours avec les mêmes habits, jour et nuit, sans se doucher et tout est bien allé.  

- Les différents lodges. Soit ils sont simples et amicaux, soit ils sont « chics » et chers. On a toujours privilégié les lodges dans des villages un peu reculés de la masse touristique. Dans chaque lodges, il y a une seule pièce qui est chauffée par un poêle et qui est alimenté par des beuzes de yaks. Ce qui est sympa, c’est que les gens sont obligés de se rapprocher. Au niveau nourriture, sur le menu, on trouve vraiment de tout (pizza, pasta, steak, heineken, mars, springels et bien d’autres choses). Ce qui nous a le plus choqué est que le Dal Bat (plat traditionnel) est plus cher que la pizza. Business is business. 

-Nuit au monastère. En fin de journée, on arrive péniblement à Namche où la plupart des guesthouses sont bondées. On aperçoit un monastère et on va se renseigner si on peut passer la nuit-là. Ce lieu abrite un moine qui nous fait visiter et qui aux premiers abords, refuse notre demande. Après la visite, il nous invite à boire le thé népalais et à manger des biscuits. Il est réfugié tibétain. Le courant passe bien même si l’anglais est difficile pour lui. Après avoir partagé notre repas  et avoir appris quelques mots tibétains, on finit par dormir dans la chambre des prières. On est fasciné de dormir dans ce lieu où quelques bougies et de l’encens bercent notre nuit. C’est la première fois qu’il accepte que des gens de passages dorment-là. Normalement, il n’a pas le droit d’héberger des personnes (selon les villageois) mais il nous explique que son cœur est tibétain et qu’il ne peut qu’accepter. Il nous demande juste de garder cette nuit sous silence. On part le lendemain matin très tôt et par la petite porte pour ne pas se faire remarquer. Lors de notre retour sur Namche, on va lui dire au revoir et on lui offre notre petit réchaud à gaz de Mongolie. Il reçoit ce cadeau avec des yeux d’enfant. Un joli lien s’est créé et avant de partir, il nous offre à chacun le châle blanc en soie tibétain. 

- Il est où le col ? Depuis deux jours, on ne croise plus personne sur le chemin et on cherche patiemment trois lacs mentionnés sur notre carte. Le troisième jour, on se retrouve entre deux glaciers où en face de nous, d’énormes pics blancs se dressent tel un mur infranchissable. Notre carte n’est pas assez précise pour savoir où l’on se situe. On imagine un passage possible pour le col mais ce dernier est complètement enneigé. La prise de risque est trop grande et on décide de rebrousser chemin. Le Guims est très énervé de ne pas l’avoir trouvé et il ne comprend pas où on a pu se tromper. Après une énorme journée de marche, on arrive exténué à un lodge où on passe la nuit. Le village comporte trois maisons et est nommé Araya. Le lendemain, on pense redescendre sur Namche et prendre un autre sentier pour se rendre à Gokyo. Au moment de partir, un sherpa qui arrive au lodge, nous explique que le col est devant nous. La route prise ces derniers jours allait à la frontière tibétaine. Cette dernière est fermée et surveillée par les militaires chinois. Apparemment, si on s’approche trop prêt du col, il tire sur les marcheurs ! Malgré les difficultés rencontrées, ces trois jours ont été magnifiques pour deux petits suisses égarés dans l’immensité de l’Himalaya. 

-Le matos du Guims qui lâche. Premièrement, entre Jiri et Lukla, un des bâtons de marche du Guims grippe et il ne peut plus l’utiliser. Deuxièmement, on est tranquille sous la tente à 5000 mètres d’altitude quand on entend un drôle de bruit. Aux pieds du Guims, une partie intérieure de sa natte s’est décollée et cela forme une boule. 15 minutes plus tard, sa natte se transforme en un gros boudin pneumatique. Une nuit horrible attend le Guims à -5 degré mais la Sand lui fait une place sur sa natte tellement il a froid. Troisièmement, le Guims veut ouvrir sa veste et il se rend compte que la fermeture éclair a lâché. Par chance, il y a une deuxième fermeture éclair à l’intérieure ce qui lui permet de continuer en étant au chaud. Pour terminer, un de ses gants se déchire alors qu’il est en train de les enlever. Ils sont toujours utilisables mais les bouts de doigts de la main droite restent à ce jour à l’air. Etonnamment, le Guims durant toutes ces péripéties ne s’est pas énervé et il a su s’adapter. Comme quoi, tout évolue !!!!! 

- La fraicheur des nuits et comment survivre ? En approchant de la barre des 5000 mètres, le froid et l’humidité sont réellement difficiles à vivre sous notre tente d’été. Dormir de nuit à -10 ou tout gèle, que ce soit notre tente, nos sacs à dos ou l’eau, il devient primordial de trouver des astuces pour garder le chaud. Accrocher nos sacs de couchage ensemble. Mettre la couverture de survie sur nos sacs de couchage. Utiliser la natte fichue pour se protéger du vent. Mettre la Katadyn ainsi que l’appareil photo entre nous pour éviter qu’ils gèlent. Toujours boire un thé chaud juste avant de se coucher. A 18h30, la nuit tombe et pour économiser notre lampe frontale, on se couche. On dort bien jusque vers 2 heures du matin. Ensuite, on attend patiemment les premiers rayons du soleil vers 7h30 ce qui nous permet de tout ranger avec un peu de chaleur. 

- La beauté et la difficulté des cols. Les cols ou les points de vue que l’on souhaite atteindre ne sont pas des plus évidents. Entre le froid, la neige, la glace, le vent ainsi que les fortes montées et descentes, tout cela nous demande beaucoup d’énergie. Et c’est sans compter sur les deux nuits qu’on passe à plus de 5000 mètres d’altitude tout proche des cols. Le réveil glacé n’est pas des plus aisés. Ranger nos affaires gelées, mettre des souliers de marche gelés, replier notre tente d’été givrée, boire de l’eau gelée et réchauffer nos bouts de doigts glacés. Même si maintenant on en rigole, sur le moment ce fut vraiment des instants difficiles. Par contre, après avoir passé la difficulté, quel bonheur de découvrir un paysage éblouissant sur la chaîne himalayenne.

- Les belles rencontres. Dès le début du trajet, on rencontre trois israéliens, Ashkan, Itay, Omri et une américaine, Gwen. On ne fait pas le chemin ensemble mais on les croise régulièrement et on dort parfois dans les mêmes lodges. A chaque retrouvaille, c’est toujours d’agréables moments de rigolades. C’est pareil pour un couple d’australiens et un couple de franco-galois. 

-Grande frayeur. Début de matinée, la Sand n’est pas au mieux de sa forme et pour s’assurer du bon chemin, on décide de se séparer afin de se retrouver plus loin. La Sand dit : « je continue sur le sentier » pendant que le Guims coupe à travers les collines. Résultat, après 30 minutes sans se voir, c’est la panique à bord. La Sand croit que le Guims a peut-être fait un malaise et qu’il est inconscient quelque part dans les collines. Le Guims suppose que la Sand a glissé sur un caillou gelé près d’un ruisseau et qu’elle est peut-être inconsciente dans l’eau glacée. On crie les deux afin de se trouver mais le vent couvre nos voix. On imagine les deux le scénario le plus catastrophique. Le Guims revient sur ses pas et aperçoit enfin la Sand qui le cherche. On est les deux soulagé de s’être retrouvés et des larmes coulent dû à la peur d’avoir perdu l’autre à tout jamais. C’est fou comme on peut se faire rapidement des films mais en même temps, la montagne est un lieu où la prudence doit être de mise. 

-La Sand et son mal d’altitude. En redescendant du point de vue du Kala Pattar, la Sand avertit le Guims que sa vision se trouble. On s’arrête pour faire une pause et on mange quelque chose. On décide de repartir et après une demi-heure de marche, le Guims remarque qu’elle est toute blanche. Il lui demande comment elle va mais elle ne peut pas lui répondre. Cette dernière n’arrive plus à parler. Il lui est impossible de faire une phrase et il n’y a que quelques mots qui sortent de sa bouche. On s’arrête et le Guims lui fout une engueuler monumentale car la Sand ne l’a pas averti que ça se dégradait. On s’arrête durant trois quart d’heure et le Guims demande aux personnes qui passent s’ils n’ont pas du thé chaud. Un village se situe à dix minutes d’où on se trouve et on repart. On arrive dans un lodge où la Sand va se reposer. Le Guims est au restaurant et la Sand se pointe pour lui dire qu’elle doit vomir. Il pense que c’est un gag car il ne l’a jamais vue vomir. Résultat des courses, un sprint direction les toilettes et une vidange d’estomac. Après cet évènement, tout se remet gentiment en place. Sacré Sandrine.

-La montagne, un business. Au Népal, pour la quasi-totalité des trekkings, il est obligatoire d’avoir un permis plus une entrée du parc où se déroule le trek. Apparemment, c’est pour la sécurité du marcheur. On a fait l’expérience. En effet, de nombreux check point sont bien sur le chemin pour vous demander vos permis et même parfois votre nom et numéro de passeport. Par contre, durant notre retour, aucun check point ne nous a demandé ni nos noms, ni nos permis. Un seul check point nous a demandé notre ticket d’entrée et c’était juste pour mettre une griffe de sortie, histoire que les billets ne soient plus utilisables. Comme quoi, s’il arrive quelque chose, il impossible de savoir quelles personnes sont sorties du parc. Sécurité ou business ?

Ce trek a été magnifique dû à la diversité des paysages. On a commencé par beaucoup de verdures (jungle) pour gentiment découvrir les sommets enneigés. On est un peu déçu car l’atmosphère des premiers alpinistes a perdu beaucoup de son charme. Imaginez les premières expéditions dans les années 1955… Aujourd’hui, ce sont des troupeaux d’humains qui se suivent et qui peuvent déguster leurs petites pâtisseries et boire leurs bières en regardant M. Everest. Sur le trajet du camp de base de l’Everest, on a vu des personnes qui n’aiment pas marcher, munies d’un équipement tel Mike Horn, souffrant et soufflant comme s’il s’agissait de leurs premières marches. Aux yeux de beaucoup de touristes, ce n’est pas le plaisir de marcher, ni la passion des montagnes qui les motivent mais juste de voir le plus haut sommet du monde et se vanter de l’avoir vu. Cela reflète assez notre monde actuel où l’important n’est pas le chemin parcouru mais de pouvoir dire aux autres : « je l’ai vu ». Alors que si on élargit le regard, M. Everest n’est pas tout seul, il fait partie d’un tout nommé Himalaya, qui est absolument splendide dans sa totalité.  



dimanche 13 novembre 2011

Kathmandou et ses environs










Après l’Inde, on a besoin de se reposer psychologiquement alors on trouve une belle guesthouse avec un beau jardin. On découvre Kathmandou en se promenant dans Thamel le quartier touristique. Nos papilles gustatives sont heureuses car on redécouvre la nourriture occidentale (bidoche, pizza, pasta, boulangerie) et comme dessert du vrai Toblerone au chocolat blanc, quel délice ! Durant plusieurs soirs, on retrouve notre ami, sud-coréen, pour partager le repas et découvrir la nourriture coréenne. Comme il y a une grande fête hindouiste, il est impossible de trouver un bus pour aller visiter les alentours. Alors on profite de marcher en ville en passant par Dubar Squar et au Monkey Temple. 

Les moments forts sont :

-          -La fondue de yak. Comme chaque soir, on retrouve notre ami coréen pour aller souper. En chemin, on rencontre Lucille, française, qui loge dans notre guesthouse. On leur propose de découvrir la fondue de yak. Constat : on passe une agréable soirée en très bonne compagnie. Par contre, on est déçu car le fromage ressemble à une béchamel et le pain est ce qu’on appelle chez nous du pain brioché. D’autre part, l’addition n’est pas sucrée comme le pain mais très salée. Vivement la vraie fondue de Bourrignon!

-          -Notre béa de Boddnath. On se balade dans les rues et le Guims se fait interpeller par une dame hindoue avec son bébé. Elle lui demande d’acheter du lait pour son enfant. Avec son grand cœur et l’accord de la Sand, on va lui acheter du lait en poudre. Elle est très contente et veut nous inviter à boire un thé chez elle. On refuse mais elle insiste tellement qu’on lui donne le numéro népalais en lui mentionnant qu’on sera probablement demain dans le même quartier. Le lendemain, le Guims reçoit un appel de cette dame pour savoir où on se retrouve. On lui donne alors un rendez-vous en début d’après-midi. On la rejoint et après avoir trouvé un taxi on se rend chez elle avec une de ses amies qui parle bien anglais. Grande surprise, en voyant où elle habite. Devant nos yeux se trouve un camp d’une vingtaine de tentes fabriqués en bois et des bâches en plastique. En gros, le bidonville de Boddnath. Elle nous invite sous sa tente où elle nous présente ses cinq filles et son mari (bien éméché par l’alcool). On discute de tout et de rien et elle nous prépare le thé au lait. On leur montre les photos et sur une de nos photos, on nous voit manger pour la première fois du buffle. Voyant cela, elle souhaite nous inviter à souper du riz, des légumes et du buffle. On se regarde, en se posant la même question, pourquoi avoir acheté du lait alors qu’elle nous invite à souper. On refuse et c’est là que tout commence. La jeune fille parlant anglais nous dit que si on veut aider cette femme, il faut acheter une boxe à son mari. Comme on ne sait pas ce que c’est qu’une boxe, elle appelle le soi-disant vendeur pour nous la montrer. La boxe est en réalité une boîte pour réparer les chaussures. Après avoir tout sorti (brosses, cirage etc…), le Guims demande le prix de cette boxe. Il nous répond 28000 Rs équivalent à Frs 333.-. Bien sûr lors de la présentation de la boxe, les hommes du village sont présents.  Sans demander à la Sand, le Guims répond d’un ton franc : non ! Là, le soi-disant vendeur répond : « pourquoi je me suis déplacé, si tu ne veux pas aider cette femme ? ». Là, une longue discussion entre le Guims et le soi-disant vendeur commence. Le Guims explique les raisons de notre refus et au final qu’il n’est pas là pour sauver le monde. Une fois qu’il a compris qu’on n’achèterait pas la boxe, il demande qu’on achète de la nourriture pour cette famille. Le Guims lui répond qu’on a déjà acheté du lait et que c’est déjà beaucoup. Après que le vendeur soit parti, la jeune fille dit au Guims que le bébé de trois mois est triste. Il lui répond (en sachant que le bébé a une bonne mine) : « que pour cet enfant, un sourire est suffisant ». Là, elle veut qu’on achète de la nourriture. Finalement, le Guims lui explique notre déception. On pensait réellement avoir un échange avec cette femme et on s’est rendu compte que l’unique raison de notre venue était de nous mettre dans un sentiment de culpabilité pour obtenir de l’argent. On décide de s’en aller et durant tout le trajet de retour à pied on fera un débriefing. 

-          -L’arrivée de nos amis. C’est avec une grande joie qu’on retrouve un petit bout de chez nous. Le hasard fait qu’on passe une semaine aux alentours de Kathmandou avec Mélanie et J-P, deux amis qui habitent à Neuchâtel. On connait Mélanie de longue date et on apprend à mieux connaître J-P qui vient de Belgique. On passe deux jours à Namo Bouddha dans un magnifique écolodge où tout est réellement écologique et splendide. La nature est de toute beauté, la petite lodge est charmante et on passe beaucoup de temps à refaire le monde. On profite de se reposer et on se lève tôt pour découvrir la luminosité des montagnes au lever du soleil. Un second but durant ce temps ensemble est de déguster de bons petits plats. En effet, Mél. est une cuisinière hors pair et à la recherche de nouvelles saveurs alors que J-P qui travaille dans le vin a un fin palet. Mise à part un repas catastrophique que l’on nommera « poulet caoutchouc » et deux hôtels pourris qui refusent l’Amex, on savourera de bons petits plats et on se fera vraiment plaisir.
  
-          -Les surprises. Le premier soir en compagnie de Mél. et J-P, ils nous font l’énorme surprise d’apporté l’APERO ! Une bouteille de vin rouge, une bouteille de vin blanc, du parmesan, trois sortes de gruyère, de la viande des grisons et du lard, tout cela emballé sous vide. Moment unique lors de la dégustation du gruyère avec un succulent vin rouge. C’est là qu’on se rend compte du  bonheur de redécouvrir les saveurs de chez nous. Cerise sur le gâteau, ils nous ont apporté un paquet de la famille Crelier. C’est avec grande émotion qu’on découvre différentes affaires de notre toute petite filleule, Ambre dont son premier body et ses premières chaussettes. Bien sûre, tout cela est accompagné de sucrerie pour le Sand dont des Sugus. Il y a également une clé USB avec des petits films de la famille Crelier qui nous font du bien au cœur.   

-          -La corruption. On rencontre une collègue de travail de Mél. qui est mariée à un népalais et qui est actuellement en vacances à Kathmandou. Lors de ce moment, on comprend mieux la situation du Népal où la pauvreté, la corruption et la richesse se côtoient quotidiennement. La classe moyenne n’arrive même plus à s’acheter du lait pour faire leur boisson nationale qui est le thé népalais tellement la vie est devenue chère à Kathmandou. On ne pensait pas que le Népal était aussi pauvre. Dès qu’on sort de Thamel (quartier touristique) on se rend compte de la vraie réalité des choses.

-          -Nouvelle technique de marchandage à plusieurs. On a tous envie de s’acheter quelques souvenirs du Népal et pour que cela ne nous coûte pas trop cher, on trouve ce moyen efficace. Entrer dans un shop, choisir pas mal de choses et négocier le prix en totalité. Comme une certaine somme est en jeu et qu’on n’achète pas mal de chose on arrive à descendre les prix. Si cela ne fonctionne pas, on sort l’un après l’autre et en règle générale le vendeur rattrape la dernière personne à sortir pour dire qu’il est d’accord. Avec nous, ils n’ont pas fait une grande marge. Par contre, parfois cela n’a pas marché.

Toute bonne chose à une fin, Mél. et J-P continuent leur vacances direction le Bhutan et nous on va partir marcher dans l’Himalaya. Ces quelques jours passés ensemble, nous ont redonné de l’énergie pour continuer notre périple. Ca a été une bonne bouffée d’oxygène. Encore merci à vous deux pour votre gentillesse et nos moments de rigolade, hein M. FBI.  

dimanche 16 octobre 2011

New Dehli, Agra et Varanasi







Dehli, Agra et Varanasi sont trois grandes villes très différentes les unes des autres. Chacune à sa propre spécificité et malgré le fait qu’on y ait passé peu de temps, on pense avoir capté leur atmosphère.

Les moments forts de Delhi  sont : 

-               - Ils aiment la proximité. Pour se rendre à la gare, on prend le métro. A l’intérieur du compartiment, il y a que des femmes et le Guims est un peu gêné jusqu’au moment où une dame nous dit que c’est le compartiment des femmes. On se dirige alors vers celui des hommes. Au prochain arrêt, on est subjugué car il y a une quantité d’hommes indénombrables qui se ruent dans le métro. On est entassé les uns sur les autres. En sortant du métro, le Guims pousse pour se frayer un passage entre tous. La Sand reste bloquée à cause de son sac et le Guims doit la tirer tout en retenant les gens qui essayent de rentrer. Ouf, on réussit à sortir ! On n’a jamais vu cela de notre vie. Des personnes retenaient les portes du métro alors qu’il était bondé. On comprend pourquoi les femmes sont séparées des hommes.  C’est des malades !

-          -Nouvelle arnaque. On est à la gare ferroviaire pour obtenir un ticket de train direction Agra.  Peu de personnes parlent anglais et on ne trouve pas le bon guichet. Une personne nous accoste et nous dit que pour les étrangers, il n’est pas possible d’obtenir des billets à la gare. L’office qui délivre les billets se trouve à 5 min en tuktuk et il nous propose de nous y emmener. Malgré le fait qu’on trouve cela louche, on décide de le suivre en sachant qu’à Beijing, les billets de train pour les touristes se prenaient hors de la gare. Dès qu’on arrive sur les lieux, sans rien avoir payé jusque-là (le tuktuk demande de le payer tout de suite alors qu’il est sensé attendre et nous ramener à la gare), on découvre une agence et on sent tout-de-suite l’arnaque. Comme c’est bizarre, il n’y a pas de place dans le train pour Agra durant une semaine, il n’y a pas de place dans le bus avant 4 jours et les guesthouses à New Dehli sont soit bondées ou soit trop chères. Mais, il peut nous emmener en taxi jusqu’à Agra pour la modique somme de 90 euros. Et comme par hasard, le taxi est devant la porte. On sort de l’office et comme par hasard, notre tuktuk n’est plus là. On retourne à la gare où par chance on rencontre un indien qui à étudier en Angleterre et qui nous montre l’endroit où obtenir les billets. Avec un grand « fuck you man », il enverra péter un de ses compatriotes qui veut à nouveau nous arnaquer. C’est alors qu’on trouve deux billets, un train qui part dans deux heures, pour la somme de CHF 2.17 ! Tout heureux, on va attendre sur le quai.

-         -  Marre de se faire déplacer. Le train arrive en gare et on entre dans le wagon des personnes locales qui est déjà bondé. Il n’y a pas de place numérotée et les premières personnes arrivées peuvent être assises. On se trouve debout juste à côté des toilettes. Il y a seulement trois heures de train donc cela ne nous dérange pas. Tout-à-coup, une personne nous demande de sortir et nous emmène dans un autre wagon. C’est celui des ladies. Un homme refuse que le Guims s’installe là. Un autre homme nous demande de sortir et nous emmène dans un autre wagon. Cette fois, c’est celui des invalides et des vieilles personnes. On pose nos sacs et un policier nous demande nos billets et nous dit qu’on n’a rien à faire là. On lui explique qu’on était dans le bon wagon et sans rien demander, on nous a déplacés. Le Guims lui dit qu’il ne bougera pas et il s’assied par terre. On fait alors le trajet dans ce wagon où on rencontre des maradjas tel Indiana Jones et le temple maudit avec leurs turbans, leurs sabres et leurs couteaux. Le Guims discute avec eux mais la communication est difficile car ils parlent que hindi. On passe un bon moment en leur compagnie où les sourires sont de mises.  

Les moments forts d’Agra sont : 

-          - La visite du Taj Mahal au lever du soleil. Avec une grande joie, on découvre le magnifique mausolée qui en fonction de la luminosité change de couleur. La symétrie est parfaite et il y a beaucoup de détails. Rien n’a été laissé au hasard que ce soit au niveau des matériaux ou de l’esthétique. Un superbe bâtiment très bien entretenu grâce au marbre.

-          - On a voulu voler nos bananes. On se balade dans la rue et la Sand tient des bananes. Tout-à-coup, elle aperçoit un singe qui les voit. Par peur, elle les file au Guims. Le malin singe passe derrière nous et essaye d’attraper les bananes. Le Guims a le bon réflexe et arrive de justesse à récupérer les bananes qui sont tombées dans la rue. On a été surpris par ce voleur et maintenant on comprend mieux le diction : « malin comme un singe ».

-          -Notre béa de l’Inde. Pour se rendre au Red Fort, on prend un  tuktuk non motorisé. On est surpris du petit montant de la course comparée au tuktuk à moteur. On comprend vite le subterfuge. A peine 100 mètres plus loin, il veut nous emmener visiter des shops. Dès le départ, on refuse puis il nous dit qu’il reçoit 50 roupies par client alors qu’on paye notre course 10 roupies. On refuse à nouveau et un deuxième arrive et nous dit qu’on n’est pas obligé d’acheter. On se dit d’accord, on le fait pour eux. On se retrouve alors chacun sur un tuktuk à vélo pour qu’ils reçoivent chacun de l’argent. Dans les shops, on se fait passer pour des inconnus. Le Guims est français et la Sand est suissesse. Après deux heures passées dans deux shops à faire semblait d’être intéressé, on en a marre et ils nous emmènent où s’était convenu. A peine arrivé là-bas, ils nous proposent de nous attendre afin de continuer à passer dans d’autres shops. C’est exclu, on en a largement assez fait.  

-          -A la découverte de tous les habitants de la gare. On attend notre train et on aperçoit de l’activité sur les rails. Il y a des petites choses qui vadrouillent de déchet en déchet. En s’approchant, on découvre une quantité incroyable de rats qui comme sur un marché viennent chercher leur nourriture. On découvre aussi, sur les quais, des personnes en grande difficulté qui délirent et qui mendient.  Là, on se rend compte qu’on est vraiment en Inde.

Les moments forts de Varanasi sont : 

-          - Les crématoires. Pour plonger dans la réalité de cette ville, un passage au crématoire s’impose. C’est le lieu où les hindous brûlent leur mort et jettent leurs cendres dans le Ganges, fleuve sacré. Ainsi, ces personnes auront une belle réincarnation dans leur prochaine vie. On souhaite voir le Ganges et on tombe sur un crématoire. Un hindou nous dit de le suivre et nous donne des explications sur ce lieu. On voit quatre bûchers en train de brûler. Sur l’un d’eux, le Guims aperçoit le visage d’une femme en feu. On ne parle pas des odeurs et de la fumée qui s’y dégagent. Un peu plus loin, un homme décédé est en train d’être préparé pour le bûcher et une femme attend son heure couchée sur un lit. On est un peu secoué par tout cela et on n’a qu’une envie c’est de s’en aller. Là, l’hindou nous demande une donation ou d’acheter du bois pour les familles qui n’ont pas les moyens. On trouve cela révoltant qu’il nous demande de l’argent sur le dos des morts. On lui explique qu’on préfère donner pour la vie. On quitte ce lieu morbide remué par cette vision d’un autre temps.

-         -  La ville, une déchetterie pour tous. Il n’y pas un seul endroit dans cette ville qui soit propre. Dans les rues, on doit éviter les beuzes de vaches, les cacas de chiens, les déchets et les restes de nourriture des gens. Depuis notre arrivée en Inde, on ne mange plus de viande, ni de produits laitiers. Tout nous écœure. Les vaches se nourrissent dans les poubelles et ce merveilleux lait est trait tous les jours pour concocter des lassis, des yogourts ou autres. A plusieurs reprises, l’eau en bouteille a été changée avec de l’autre eau et on doit être prudent à chaque achat de bouteille. On se méfie de tout.
   
-          - Balade sur le Ganges au lever du soleil. On prend un bateau non motorisé pour découvrir le bord du Ganges. Déjà tôt le matin, des hindous se purifient avec cette eau. Certains se baignent et d’autres se shampooinent. On a même vu certaines personnes en boire. Lors de cette balade, on voit, avec beaucoup d’émotions et de colère, deux corps gonflés d’eau flottant proche du rivage. L’un dérivait, l’autre était retenu par une corde d’un bateau amarré. Autant vous dire que lorsqu’on retrouve la terre ferme et que l’on voit des touristes habillés en hindou en train de méditer face au Ganges comme si c’était le plus bel endroit au monde, on avait vraiment envie de leur dire : remettez les pieds sur terre et regardez ce qu’il y a sous votre nez. A chacun son chemin.

-          -Visite d’un temple hindou. On arrive devant le temple et pour pouvoir y entrer, on doit se déchausser, ce qui nous coûte 20 Rs. Trois mètres plus loin, un hindou nous fait un point sur le front et l’on accepte en pensant que c’est un signe de bienvenue. Surprise, ce dernier exige une donation. Le Guims donne 5 Rs mais il commence de s’énerver. Trois mètres plus loin, rebelote, un hindou nous accoste pour nous montrer un lieu sacré. Il fait quelques incantations et nous demande de payer à l’attention de Shiva. Là, le Guims n’est pas d’accord et le gars nous fait signe de partir avec un signe de dédain. Quatre mètres plus loin, un hindou veut nous faire un autre point sur le front et là c’est exclu, on n’en veut pas. A la sortie, on se retrouve dans une petite salle avec bien sur un hindou qui nous fait des incantations pour qu’on soit heureux. Ensuite, il exige de l’argent soit disant pour Shiva. Le Guims hausse le ton en disant qu’il ne payera rien. On récupère nos chaussures quand soudain quatre hindous se tiennent devant nous pour qu’on paye la donation refusée auparavant. Fini de rigoler, le Guims en colère leur demande s’il est écrit dans leur livre sacré que les touristes doivent payer quelque chose pour Shiva où est-ce que l’argent est pour eux. On sort de là fâchés d’autant plus que des enfants, dès notre sortie désirent de l’argent. S’en est trop, on passe la dernière après-midi de cette ville dans la guesthouse.               

-          - On devient bon dans le marchandage. On se retrouve dans une fabrique de soie où la Sand flache sur un foulard. Le prix de base est de 3200 Rs. C’est beaucoup trop cher et on lui donne le prix pour lequel on aimerait l’obtenir, 500 Rs. Il descend à 2100 Rs toujours trop cher pour nous. Il nous demande notre dernier prix, ce qu’on lui donne, qui est de 700 Rs. Il refuse alors on décide de s’en aller. Lorsqu’on est sur le pas de la porte, il nous appelle et nous tend le foulard pour 700 Rs. On est passé d’environ CHF 60.- à CHF 12.-. On se rend compte que même si la différence de prix est énorme, si  le vendeur accepte, c’est qu’il se fait encore suffisamment de marge.   

-          - La sortie de l’Inde, un calvaire. Pour rejoindre la frontière népalaise, on a besoin de prendre une jeep ou un bus. On va d’abord se renseigner auprès d’une agence où le trajet Gorakpur-Katmandou coûte 175 Rs. Selon Lonely, cela est à déconseiller car une fois la frontière passée (à pied) aucun bus ne nous attend. On se dirige ensuite vers les nombreux véhicules où on propose au Guims 200 Rs par personne pour ce trajet. Il refuse directement mais le gars nous suit. Un autre chauffeur est d’accord de nous emmener pour 50 Rs par personne. Le Guims clarifie le montant, la voiture exacte et le fait qu’on parte tout-de-suite. On va chercher notre ami coréen qu’on a rencontré sur le quai de la gare à Varanasi. Tout-à-coup, ce n’est plus la même jeep ni le même chauffeur. Là, on nous explique que l’autre jeep est à moitié remplie et qu’elle peut partir de suite. Lors de la négociation, les deux chauffeurs de cette voiture étaient présents. On met les sacs sur le toit sauf celui du Guims qui finit sur les sièges arrière. On s’arrête pour faire le plein et comme le Guims n’est pas tranquille du à son sac qui occupe des places assises, il propose au chauffeur de mettre son sac sur le toit. Ce dernier lui dit qu’il n’y a pas de problème que cela ne dérange pas. A la moitié du trajet, il s’arrête de nouveau à une station essence et nous demande de payer. On lui donne la somme exacte et ce dernier nous dit qu’il aimerait qu’on paye la totalité. L’arnaque commence. C’est le chauffeur qui voulait 200 Rs ce qu’on avait refusé auparavant. Une longue discussion tendue commence où il nous dit qu’on était d’accord de payer soit disant 200 Rs, ensuite, on a soit disant réservé tous les sièges de la voiture et le plus beau c’est qu’il nous interdit de sortir de la voiture et nous menace de nous ramener à Gorakpur si on ne paye pas. En discutant avec le coréen qui a un livre avec les prix de ce trajet, on décide d’augmenter à 100 Rs par personne. Il refuse à nouveau. Le Guims très énervé lui dit qu’on va aller s’expliquer à la police. Et à ce moment-là, une personne du bus demande au Guims de rester calme. Le chauffeur accepte ce deal et on repart. Au village suivant, il s’arrête et veut qu’on descende. Là, le Guims lui dit qu’il y a eu un premier deal qu’il n’a pas tenu et que le second deal est en train d’être non respecté. Cette fois, le Guims exige d’aller à la police. Le chauffeur soupire et nous conduit à la frontière.  Quel plaisir de quitter l’Inde. 

Ce pays nous a pris énormément d’énergie car à chaque instant il faut se battre. Mensonges après mensonges, on devient méfiants pour tout et on ne fait plus confiance en personne. Tout est mis en œuvre pour nous faire culpabiliser et tout argument religion, pauvreté, faim, est mis en avant afin de nous soutirer de l’argent. Trop souvent, ces personnes ne sont de loin pas les plus démunis. La religion est au centre de tout ce qui n’apporte malheureusement aucune évolution au niveau de l’amélioration de la santé, de la propreté et de la responsabilité individuelle. On estime avoir la chance d’avoir pu beaucoup voyager mais ce qu’on a vu et vécu en Inde est de loin ce qui nous a le plus choqués et marqués. C’est la première fois durant ce voyage qu’on est arrivé à un stade où notre seule envie était de rentrer chez nous pour se sentir bien. Malgré ce texte, le Laddak est une région magnifique. Les laddakis sont d’une grande générosité et d’un accueil chaleureux. Ce coin de pays est à ne pas manquer.  

  



vendredi 7 octobre 2011

Le temps des imprévus





Après quelques jours de repos, on décide de partir 7 jours direction un glacier où le col est à 5300 mètres. Un bon guide du coin nous conseille ce trekk car c’est très joli et qu’il est faisable sans guide. Après un petit déjeuner copieux, on se met en route depuis Leh. On ne connaît pas exactement quelle route suivre et un couple de laddakis nous aide à nous situer. Durant les premières heures de marche, la Sand ne se sent pas très bien. On pense arriver au col qui donne sur l’autre vallée et surprise on se trouve sur une vallée qui n’est pas mentionnée sur notre carte. Un chemin part à droite direction la crête et on décide de le prendre pour rester en hauteur. Le sentier est d’abord bon, pour gentiment se dégrader et l’on passe alors dans les pierriers à flanc de coteaux. On est prudent et on essaye au mieux de mesurer les risques. Après 4 heures de marche sur la montagne, on pense arriver au fameux col mais… Non, ce n’est pas encore cela. Le temps dans la vallée est pluvieux et un épais brouillard se dirige vers nous. Le patron de la guesthouse, nous avait avertis que si le temps se dégradait et qu’il pleuvait, il ne fallait pas hésiter à rentrer car il y a des risques de glissement de terrain. On décide alors de rebrousser chemin à cause du temps, du manque d’eau étant donné qu’on pensait se ravitailler dans la vallée et qu’on n’est toujours pas sur le bon sentier. En redescendant, on tombe sur le bon sentier qui a été modifié à cause d’un glissement de terrain. On est fatigué, le brouillard est descendu, il pleut et il y a pas mal de vent. On décide alors de retourner définitivement à la guesthouse.
On change alors nos plans car il y a un bus public qui se rend une fois par semaine direction le lac Pangkong. On part pour 8 heures de bus qui seront pénibles pour le Guims qui vomit dès le premier arrêt. La route est sinueuse, avec un col à 5300 mètres où la neige a fait son apparition il y a quelques jours. On arrive au lac où la couleur de l’eau est d’un bleu transparent. La multitude de couleur des roches qui entoure le lac est magnifique. On trouve un endroit pour planter la tente, on cuisine et on file s’y refugier car il fait très froid. Le Guims passe une nuit mouvementée car une bonne diarrhée c’est déclenché. Comme il n’y a plus de pq, c’est le nettoyage de son fessier dans l’eau glacée. Au matin, le Guims se sent mieux et il est prêt à reprendre le bus. On retourne à la guesthouse satisfait de ce petit voyage.
On abandonne le trekk au glacier et on profite de se rendre à pied au beau monastère de Spituk. On marche au bord de la route, dans la poussière des voitures et sous une chaleur étouffante. Seul, petit désagrément, on a plus d’eau pendant un moment et la soif se fera sentir. Le monastère est très joli et les moins bouddhistes sont très sympathiques.
Après réflexion, on décide de rentrer en bus à Delhi en passant par Manali. On quitte la guesthouse et on se rend à la station de bus. Après deux bonnes heures de négociation entre plusieurs chauffeurs, le Guims trouve enfin un deal pour le soir même à minuit. La route a été fermée pour les bus publics et ce sont que des bus privés ou des jeeps qui partent. Comme il y a un beau jardin à la guesthouse, on décide d’y retourner. Le patron insiste pour nous mettre à disposition une chambre avec salle de bains gratuitement jusqu’à notre heure départ. On profite de faire une sieste et vers 22h00, on quitte les lieux. On arrive à la station de bus vers 22h30 et le rendez-vous officiel est à 23h00. Durant 30 minutes, il y a une coupure d’électricité où on est peu rassuré à cause des chiens et des ânes en furie. 23h, 23h15, 23h30, 23h45 et 00h00 toujours personne. Là, on se dit qu’on s’est fait avoir et que c’était un mauvais deal. On est content car on a refusé de payer en avance. Il est 00h30 et on décide de rentrer à la guesthouse en espérant pouvoir réveiller le patron. En rentrant, on rencontre deux laddakis et ils ne sont pas surpris de ce qu’on vient de vivre. Ils sont tout désolés pour nous. On ne fait pas les malins. En effet la journée, il y a beaucoup de chiens qui dorment. Par contre la nuit, ils déchirent les poubelles, attaquent les vaches ou les ânes et saccagent pas mal de chose. On assiste à une battle de chiens dans la rue principale. Une dizaine de chiens sont posés dans la rue principale. Dix autres chiens sortent d’une rue parallèle et ils commencent de s’aboyer méchamment. Tour à tour, ils essayent de s’intimider. On passe alors discrètement en longeant les murs pour ne pas se faire remarquer. A plusieurs reprises, 4-5 chiens s’approchent près de nous et on fait attention à nos mollets. On est content d’arriver entier à la guesthouse. On réveille le patron qui nous donne la même chambre. Le lendemain, l’anglais, un français, un italien et le patron rigolent bien de notre expédition du soir d’avant. Cette fois c’est décidé, on passe par une agence honnête pour obtenir ces fameux billets et on partira le soir même. On passe la journée à la guesthouse à bouquiner. Cerise sur le gâteau, le patron nous offre la chambre, nous prend dans les bras et nous souhaite bonne chance pour la suite. C’est une très belle personne ainsi que son équipe, qui ont mis tout en œuvre pour qu’on se sente bien. Durant cette attente, on rencontre également un couple de belge qui viennent de se marier et on les invite à manger des momos pour leur voyage de noces. Ils nous feront très plaisir en nous offrant du vrai tobblerone suisse. Que du bonheur !    
Après 16 heures dans le bus, on se souviendra de la fraicheur de la nuit et de la fille devant nous qui n’a pas arrêté de vomir durant le trajet. Un cracha à l’aide du vent arrive en plein sur la paupière du Guims. A Manali, on fait une nuit pour se reposer avant d’attaquer de nouveau 16 h de bus direction Dehli. La Sand n’en peut plus du bus. Le paysage est magnifique où on passe de vallée verte et enneigée mais la route est des plus exécrables. Malgré cela, aucun regret d’avoir fait de trajet.

jeudi 6 octobre 2011

Trek à la Markha Vallée








On décide pour ce trekk de partir directement depuis Leh afin de sortir de la partie touristique et de découvrir ce qui il y a aux alentours. Très vite on se rend compte d’une certaine pauvreté où les « venez voir, pas cher » des commerçants se transforment en « bonjour » des personnes que l’on croise. On fait ce trekk tous les deux car on sait qu’on trouvera de l’eau tout au long et qu’on peut se ravitailler dans de nombreux villages.

On arrive dans un petit village nommé Stock où l’on trouve une guesthouseavec des personnes chaleureuses pour passer la nuit. On découvre le magnifique monastère avec de petites ruelles et on a le sentiment de se trouver dans un film. Ce village est très beau, tranquille et les contrastes entre les champs d’orge, couleur d’or et la roche des montagnes se marient parfaitement. On se promène tout en observant des hommes qui portent de l’orge sur le dos et des femmes qui posent ce dernier pour qu’il sèche. Une des dames nous fait signe de venir les aider et on se met à la tâche. Le Guims a envie d’aider les hommes à porter l’orge mais ceux-ci lui expliquent que ce n’est pas possible car il n’est pas les habits nécessaires pour faire cela. On passe un bon moment en leur compagnie à échanger de beaux regards et sourires. Elles sont contentes de nous montrer la bonne technique et cela nous rappelle la Mongolie. Elles nous invitent à partager leur quatre heures, sutétsé, yogourth et une pâte très nourrissante à base d’orge. Après avoir terminé tout le champ, on leur dit au revoir, heureux de les avoir aidés et on retourne à la guesthouse. Sur la route du retour, on discute de l’énorme pas qui sépare les moissonneuses batteuses 
commandées par satellite et ces personnes qui le font encore à la main. Il n’y a pas si longtemps, nos grands-parents le faisaient de cette façon…

Les moments forts de ce trekk sont : 

-Durant notre deuxième journée, on cherche pendant trois heures le bon chemin qui conduit au col. Il est difficile de se repérer au milieu de ces montagnes car il y a peu d’indication et que notre carte est peu précise. On monte pour redescendre, on remonte et on redescend pour finalement reprendre le même chemin. On décide cette fois de continuer et de voir où le chemin nous emmène. Après à peu d’énervement, on trouve un bel endroit pour planter la tente où on est protégé de toute chute de rochers. On est juste tous les deux entourés de gazelles du Tibet qui nous observent et de perdrix qui s’amusent entre elles. On est bien mais très fatiguée. Une bonne nuit de sommeil avant d’attaquer le col. 

- Premier col en duo. Pas après pas, on monte très gentiment. On sent le manque d’oxygène dû à une altitude certaine. Après deux heures et demies, on arrive enfin au col à 4900 mètres, fatigué mais heureux d’y être arrivés. La vue est spectaculaire et la luminosité est superbe. On voit les montagnes du Laddak qui sont de couleurs très diverses mauves, vertes, jaunes et blanches. Là, petite photo pour la Bebeth et le Kiki, entouré de la ribambelle de drapeaux de liberté qu’ils nous ont offerts lors de notre départ de Suisse. On décide de la laisselà en souvenir de notre premier col en duo. La descente est pentue mais très belle. Le changement de pression donne un gros mal de tête à la Sand qui va passer avec une bonne nuit de sommeil. Le deuxième col à 4950 mètres se passera sans difficulté.  

-Les villages qu’on traverse ressemblent plus à des hameaux et on ne peut pas se ravitailler comme on l’espérait. Par chance, on peut manger chez l’habitant (homestay) ce qu’on fait. Les repas sont bons mais parfois ils ne tiennent pas du tout au ventre. Ce qui est énervant, c’est que les prix varient du simple au triple selon où on tombe. 

- Sur le chemin, on rencontre Laurent et Fred, deux français. On les croisera à plusieurs reprises durant ce trekk et on finira le reste du trajet avec eux. Laurent est livreur de fleur en Suisse et il passe toutes les semaines à Delémont. On passe pas mal de temps à parler de nourriture jurassienne, ainsi que de la fameuse boulangerie Aubry. Fred, lui, est fromager vers Toulouse où il fabrique les derniers Roqueforts de manière artisanale. On passe notre première soirée avec eux, à déguster du riz, du thon et du dal après deux jours de nouilles. On rencontre aussi Sébastien, un surfeur de Nouvelle-Zélande, qui termine un voyage de huit mois. Il est accompagné deJonas, un petit suisse qui vient de Rapperswilqui est là pour passer de nombreux cols de Leh à Katmandou à vélo. On les croisera aussi à plusieurs reprises mais tous on se retrouvera pour s’entraider lors de la dernière journée de trekk.

-Première rivière où l’on doit traverser à guet. On cherche un endroit où traverser car le courant est fort. Par chance, un guide arrive et traverse en premier. Il revient et nous donne des conseils pour éviter de chuter dans l’eau glacée et en cas de chute de pouvoir s’en sortir. Il est très sympathique. Le Guims se lance et juste avant d’arriver sur l’autre rive, il perd un de ses nus-pieds. Il sort de l’eau, pose le sac très rapidement et court pieds nus après sa chaussure qui file sur le courant. Par chance, cette dernière décide de prendre un courant moins rapide et le Guims la récupère. Ensuite, le Guims retraverse mais cette fois pieds-nus pour aider la Sand à traverser.  Là, à nouveau, le guide nous explique comment traverser à deux ou plusieurs et finalement on fait une chaîne avec son groupe de touristes. Bon moment, quelques peurs pour la Sand et de précieux conseils pour la suite des traversées. On est heureux d’avoir rencontré le guide car notre inexpérience peut parfois nous faire prendre des risques. 

-Après une bonne journée de marche, on trouve enfin un lieu pour camper. Un peu plus tard et par hasard Fred et Laurent nous rejoignent. Le temps est mitigé et on monte assez rapidement les tentes. Il se fait de plus en plus mauvais et on hésite à cuisiner. On se prépare alors un petit thé et pour finir, on décide de cuire l’eau pour les nouilles. Soudain, trois gouttes de pluie, suivies de grêle ce qui fait que tout le monde se trouve très rapidement sous les tentes. Eclairs, coup de tonnerre, grêle, pluie, durant une bonne demi-heure. Lorsque le temps se calme, il fait nuit et l’eau pour les pâtes est remplie de sable du aux éclaboussures du terrain très sableux. Quelques biscuits et on va tous au lit. 

-On est un peu déçu car on pensait sortir des coins touristiques et très vite on remarque que ce n’est pas le cas. Malgré le fait qu'on croise peu de touristes, on sent que ce trekk est populaire. Il y a des places de camping avec des tentes-thé sur tout le chemin. Jusque-là, cela nous pose aucun problème, normal de payer la place de camping. Comme on est en fin de saison, les places de camping avec des tentes-thés sont plus rares. On plante la tente où on peut, parfois sur les places de camping fermées où il n’y a personne pour nous accueillir. Par contre, dès le village venu, toute la population nous demande de payer une nuit de camping. On trouve cela inadmissible car la montagne n’appartient à personne et que nous n’avons jamais lésiné à payer les places de camping officielles. Ce qu’on trouve déplorable c’est que les gens sont prêts à nous courir après pour qu’on paye notre nuit dehors. 

-Enfin, c’est parti pour passer la barre des 5000 mètres. La montée est raide et on ressent à certains moments un peu d’étourdissement. Heureusement, on a passé la nuit au base camp qui se trouve à 4700 mètres pour habituer notre corps. Moment fort lors de notre arrivée au sommet car on a toujours frôlé la barre des 4900 mètres et là, on passe à 5100 mètres. Malheureusement, le brouillard est de mise, il fait froid et on redescend assez rapidement. On est content de nous car notre corps a très bien réagi et on pense déjà à la barre des 6000 mètres. 

-Incroyables moments lors de la descente du col. Tout d’abord, descente très raide sur le flanc de la montagne en compagnie de Fred et Laurent. La vallée commence de se resserrer et on fait une petite pause pour reprendre des forces. Là, Sébastien et Jonas nous rejoignent et on continuera ensemble. Nous y voilà, première traversée de la rivière. Il y a beaucoup d’eau dans la rivière car il a plu et elle s’est transformée en torrent.  Laurent et Jonas lancent des pierres pour faire un chemin à fleur d’eau. Impressionnante traversée sur des cailloux instables. Deuxième traversée, on doit s’agripper à la roche afin d’éviter de traverser la rivière. Troisième traversée, il y a un petit mur qui fait barrage et le Guims et Sébastien pense que c’est possible en sautant. Alors le Guims pose le sac et se lance. Ouf, de justesse, il parvient sur le mur. Jonas et Sébastien saute sur le mur à l’aide du Guims et de Laurent qui font une chaîne humaine pour donner l’élan à celui qui va sauter. Sur la rive, il reste plus que la Sand, qui commence à se déchausser. Sous l’impulsion des mâles, elle décide de faire pareil, sauter le mur (photo à l’appui). La Sand en tremble encore aujourd’hui rien que d’y penser. A partir de ce moment-là, les mâles prennent soin de la Sand pour éviter qu’elle chute dans l’eau glacée. Laurent, qui a les pieds mouillés, s’assurera qu’il n’arrive rien à la Sand durant chaque traversée. Un peu de risque certes mais de supers bons moments où la solidarité est de mise.

On termine la journée sur les rotules à s’imaginer mangeant de délicieux momos au restaurant tibétain de Leh. Notre mission est de trouver un bus pour Leh le soir même mais cela ne sera pas possible. Une nuit de camping et dès le lendemain au soir, on mangera une quantité indécente de momos aux légumeset fromage en compagnie de nos amis. 

Ce trekk nous a fait rencontrer de belles personnes (un surfeur, des PD et un vrai guide suisse) avec qui on a passé de forts bons moments. La cerise sur le gâteau aura été toutes ces superbes marmottes qui ne nous craignaient pas.