mardi 31 mai 2011

Trek au parc naturel d Hustai








Depuis notre retour a la capitale, on passe du temps a organiser la suite de notre voyage et on profite de la presence de Namenjin qui est la pour affaires. On loge tous chez Khishigee ou on passe de tres bons moments avec tout ce petit monde.

On se rend a l ambassade de chine pour avoir des informations sur le visa double entree. Sans rien y comprendre, ils prennent nos formulaires non signes, nos passeports et nous demande de revenir lundi prochain. A notre grande surprise, notre demande est acceptee pour un mois sans avoir besoin d aucuns justificatifs (reservation hotel, vol aller-retour) !

Enfin un bon restaurant avec legumes et viande grillee. Lors de la fameuse armee mongole de Chingis Khan, les soldats grillaient leur viande sur leurs boucliers et utilisaient leur epee pour la retourner. Ce restaurant cuisine de cette maniere en souvenir de ce temps-la.

On decide de partir en trekk au parc d Hustai. Cette fois on a prevu assez a manger et le parcours nous parait correct. Notre chauffeur de taxi attitre nous amene au point de depart de notre marche. Avant de partir, on souhaite etre sure d etre bien situer sur la carte alors on demande conseil au nomade du coin. Voila qu une longue et interminable discussion commence. Ils ne veulent pas nous laisser partir seul a pied etant donne que pour eux le trajet est trop long. En Mongolie, la marche est mal consideree et il y a que les pauvres ou les malheureux qui marchent. On leur explique qu on a l habitude de marcher, qu on est bien equipe (eau, tente, sac de couchage, nourriture) mais rien y fait. On prevoit de faire 25 km le premier jour mais on en fera que 15. Le chauffeur nous conduit 40 km plus loin a un prix raisonnable. Apres une mise en jambe, on a droit a une delicieuse salade de poulet-legumes, deux cuisses de poulet avec patates grilles et legumes. Tout cela a ete prepare par la soeur de Khishigee qui est une tres grande cuisiniere et elle l a fait juste pour nous.

Durant notre soiree, on se rend compte que la Mongolie est immense et qu il y a des pistes qui vont dans tous les sens. Notre carte au 1:500000 est peu precise. Heureusement grace a la boussole on arrive a se situer. Notre premiere nuit sous tente en Mongolie est chaude comparee a la Russie.

Le lendemain on reprend la route a 6h00 pour eviter la chaleur. On veut entrer dans le parc sans qu on nous voit car il est interdit d y camper. On arrive tranquillement a l entree, la barriere est ouverte et il n y a personne. On passe 300 metres plus loin deux nomades avec un troupeau de chevaux s arrete vers nous. On pense tout-de-suite qu ils vont nous demander de rebrousser chemin mais il n en est rien. Ils nous demandent juste si on a besoin d eau.  On a beaucoup d admiration pour les nomades !

Le parc est de toute beaute. Les differentes marmottes et les chiens de prairie (c est comme cela qu on les nomme) ne cessent de s amuser devant notre regard meduse. A plusieurs reprises, on croise des voitures, dont des gardiens du parc, qui ralentissent et nous regardent d un air surpris mais qui continuent leur chemin.

Apres 15 km, on arrive a l observatoire qui se trouve au centre du parc. On entre dans la ger des gardiens qui nous accueillent avec un the sale. On fait la rencontre de Bagui qui parle anglais. Il nous fait une petite description du parc, des differents animaux qu on peut voir et des endroits ou ils se trouvent. On en profite pour lui demander si l on peut marcher seul dans le parc pendant cette journee. En faisant cela, il ne nous est pas possible de ressortir et on lui demande s il on peut dormir ce qu il accepte. Entree sans agence, sans payer l entree du parc, a pied et y dormir c est tout ce qui etait interdit de faire sur les sites des agences mais impossible n est pas mongole. On est plus que content. Comme le ruisseau indique sur la carte est asseche et qu on a besoin d eau, il nous en donne.

Les deux particularites du parc Hustai sont qu il est le plus grand de Mongolie et qu on peut observer les chevaux sauvages de Przewalski. Ils ont ete reintroduits en Mongolie ces dernieres annees car l espece etait en voie de disparition. Il y en a environ 230 dans le parc. On demande a Bagui ou on peut les voir et il nous informe qu ils sont dans les montagnes a cause de la chaleur. Si on grimpe la montagne juste derriere nous, on pourra peut etre les apercevoir !  Tout motives, on grimpe avec nos sacs a dos et la, il n y a aucun chevaux et il fait hyper chaud. Comme nos estomacs crient famine, on pique nique et on fait une bonne sieste. Avant de repartir, le Guims nous fait des caches nuques avec son marcel de la Migros car on souffre du soleil. Bon moment de rigolade pour trouver ce qui convient le mieux. On a l air bete ? 

On retourne a l observatoire pour demander a Bagui le parcours pour le lendemain mais il est absent. On rencontre un hollandais (ecologiste) et une francaise (benevole) qui sont la pour observer les chevaux. Ils nous informent que les chevaux sont dans les montagnes et qu on peut les observer soit le matin soit le soir a 1 km de la.

Pour le retour, on a deux possibilites de trajet. Le premier refaire le meme trajet en sens inverse vers le nord ou le deuxieme sortir du parc en passant par la vallee au sud. Seule hesitation si on passe par le sud, on doit traverser deux rivieres. On se renseigne afin d etre sure de pouvoir les traverser. L eau est environ a 1m au maximum a certains endroits. Par contre, il ne faut pas boire l eau qui provient d Oulan Bator car elle est polluee. On se retrouve seul et Bagui ne revient pas. Le Guims propose : "si l on voit les chevaux, ce soir ou demain tot on prend le chemin de la vallee. Si on n en voit pas, on reviendra sur nos pas".

Vers 20h00, on marche 1 km en se demandant ou sont les chevaux et tout-a-coup, chevaux sauvages, biches, marmottes et lievres sont sous nos yeux ebahis ! Quel magnifique spectacle que la nature nous offre. On reste la, a les observer comme deux enfants qui decouvrent pour la premiere fois un zoo.

6h00 du matin depart direction la vallee. Le temps est couvert et il ne fait pas trop chaud. On observe bien les montagnes au cas ou on devrait faire machine arriere et on se situe regulierement sur la carte. On arrive gentiment dans la vallee et le temps nous inquiete car au loin il a l air de pleuvoir fortement. On tombe sur une piste et deux nomades en moto qui s apprete a aller pecher nous demandent si tout va bien. On constate que dans la vallee il y a des yourtes ce qui nous rassure. Apres 5 h. de marche, on s arrete pour faire une bonne pause avec diner et sieste sous un peu d ombre. On repart et a l approche d une ger une dame nous fait de grands signes. On en profite pour lui demander ou on se situe sur la carte, ou peut-on traverser la riviere et si on peut avoir de l eau. Sous la ger, la famille nous offre des biscuits, de l orum, du yogourt (tarak), du tse et une photo apres avoir regarde leurs albums. Elle veut qu on soupe et dorme la et on lui explique qu on doit continuer car nous sommes a 25 km du village ou l on veut se rendre. Il nous propose de traverser la riviere avec leur voiture ce qu on accepte avec grand plaisir. Pour l autre riviere, il y a apparemment un pont.

Encore 10 km, la Sand a mal au dos et on decide de s arreter des la prochaine ger. On est a nouveau bien accueillis dans une famille nombreuse ou le grand pere discute avec le Guims. On soupe du mouton et ils sont d accord pour qu on dorme sous tente a proximite de leur ger. Juste avant de poser la tente, le grand-pere nous demande de sortir et on voit une gigantesque tempete de sable qui arrive sur nous. Premiere fois de notre vie qu on assiste a un tel spectacle. Epoustouflant de voir a l est du soleil et ciel bleu et l ouest un nuage de sable qui enrobe petit a petit toute la vallee. 10 min. plus tard, on est tous dans la ger a se suspendre a la partie centrale de la yourte pour eviter que le vent s engage ce qui pourrait la retourner. On est heureux d etre la avec eux et de ne pas etre seul sous la tempete. Notre bonne etoile continue a nous suivre. On monte enfin la tente sous un vent violent et le Guims a soucis que cette derniere ne se dechire.

Alors qu on est deja couches, le grand-pere nous appelle et nous propose de nous conduire en voiture a Oulan Bator car le fameux pont est apparemment detruit. On accepte volontiers car on n est pas a 15 km et cela nous evite de faire du pouce d Altanbultug a la capitale.

La nuit n est pas top et au matin apres un dejeuner et un diner, on part de la ger vers 9h00 avec les deux grands parents, leur fils et ses deux enfants. En realite, toutes ses personnes rentrent chez elles a Oulan Bator. 1h00 apres nous voila dans la peripherie de la ville. Comme on a fait des photos avec la famille, on leur propose de leur offrir. Au moment de payer, le fils remarque qu on a de l argent et il veut qu on lui paie ce trajet comme le taxi. On n est pas d accord de payer et on leur explique nos raisons. Alors ils nous rendent nos sacs a dos et on leur dit au revoir dans de bons termes. Le fils nous demande si on prend un taxi pour aller en ville car il y va et on l informe qu on va a pied.

On remarque que l argent a une mauvaise influence sur certaines personnes et cela peut changer la relation.
Le fils a change son regard sur nous des qu il a vu notre argent. Par contre les grands-parents qui sont d une autre generation nous quitte avec le sourire.

Petite anecdote, lorsqu on raconte a Khishigee qu ou voulait se rendre a Altanbultug elle eclate de rires jusqu aux larmes. Le nom du village signifie "source en or" et avec notre prononciation cela donne "couille en or".

mercredi 25 mai 2011

Vallee d Orhon











Oulan Bator est une ville en pleine expansion, tres polluee, peu interessante et ou les contrastes entre richesse et pauvrete sont choquants. Les chauffeurs de voiture klaxonnent pour un rien car ils n ont aucune patience. Les pietons n ont aucun droit et s il y a un accident ils seront en general responsable. Les personnes ne font pas attention aux autres que ca soit au marche ou on se fait sans arret bouscule ce qui enerve particulierement le Guims ou dans les cyber cafes ou les jeunes hurlent devant leur jeu d ordinateur. Apres discussion avec Kirghish (amie mongole rencontree sur le site de forum voyages qui est guide et parle le francais), elle nous explique que cela fait seulement 20 ans que le pays est sorti du communisme et que la population profite a l extreme de cette nouvelle liberte qui etait impossible avant.

On passe cinq jours a la capitale ou on essaye d obtenir un visa pour 4 mois mais sans succes. Seul solution, faire 2 mois en Mongolie, ressortir sur la Chine et revenir pour un mois. On fait toutes ces demarches grace a l aide de Kirghish qui nous emmene d administration en administration. Elle nous donne egalement beaucoup d explications sur son pays et son peuple. Les bons moments a Oulan Bator sont les fous-rires avec elle et notre chauffeur de taxi attrite ! C est aussi grace a elle, qu il nous est possible de vivre trois semaines chez une famille nomade qu elle connait.On est heureux de quitter la capiale car tout nous enerve ici !

On prend le bus local a 17h00, on tombe dans les bouchons, on s arrete a plusieurs reprises pour prendre des gens et 2h apres on est toujours dans la capitale. Tout-a-coup, le chauffeur donne son portable au Guims et Kirghish nous informe qu il y a une tempete de neige et qu on ne peut pas sortir de la ville ce soir. Il faut donc qu on dorme sur place ! Ne sachant ou dormir, on demande au chauffeur de dormir dans son bus et il accepte. On se retrouve a dormir a quatre dans son bus. Nuit memorable !

Le lendemain tout content on repart en ne sachant pas ce qui va nous arriver. On a droit a une crevaison du pneu arriere a 100 km/h (ca fou un peu les boules ), ainsi que 30 cm de neige sur la route ou notre chauffeur circule tantot a droit tantot a gauche pour eviter les tas de neige et les camions en panne. Pour finir, il n y a plus de route goudronnee et le bus s embourbe en tentant de traverser une riviere. On se dit qu on ne va jamais y arriver ! Apres 10h de bus, on arrive a Bat Oulzy chez Nemen Jin (chef de la famille nomade) qui loue une demi-maison au village pour la scolarite de ses enfants. Comme il est tard, on dort sur place avec ses derniers tous alignes parterre!  Le lendemain, Maya (frere de Nemen Jin) nous conduit en jeep a la yourte qui se trouve a 50 km du village. En chemin, on s arrete observer des chutes d eau tres connues mais comme il y a longtemps qu il n y a plus plu on voit qu  un petit filet d eau. Apres une heure et demi de jeep, on decouvre le lieu ou on va vivre durant 3 semaines. C est la qu on replonge en enfance au milieu de tous les animaux qui nous entourent. Tzetzegue (epouse de Nemen Jin) et Chimik (soeur de Nemen Jin) nous acceuille avec du Tse (the sale au lait de yack) ainsi qu un repas. L apres-midi passe rapidement a observer les taches de ces deux  nomades. Arrive au soir, de nouveau un souper qui tient au ventre. Depuis notre arrivee au village, on n arrete pas de manger des repas consistants et on n ose pas refuser un deuxieme bol. Meme que la Sand refile tous ces morceaux de gras au Guims car elle ne peut les avaler. Lors de notre premiere nuit, on se retrouve seuls sous la yourte car les filles sont parties en moto pour eloigner un loup et c est la que le Guims en profite pour vomir ces tripes.

Pour que vous compreniez ce qu on a vecu durant 3 semaines, on vous presente une journee type chez les nomades.
- Reveil (6h30), ranger nos lits, boire un tse.
- Liberer les chevaux de leur enclos (les enclos en general servent a proteger les bebes des attaques de loup durant la nuit)
- S occuper des chevres-moutons (liberer les males, donner a chaque chevre son chevreau pour le nourrir car les petits dorment ensemble), puis chasser les meres de l enclos et retenir les bebes pour eviter que ceux-ci ne les suivent dans la plaine, nettoyer l enclos (enlever les poils des barrireres, peller les crottes) et enfin petit dejeuner (tse, yogurth, pain, orum (creme de yack) avec du sucre ou les restes du soir avant).

Bien sur la journee ne s arrete pas la.

- Chercher le troupeau de yack, liberer les bebes yacks car ils dorment ensemble dans un enclos, traire les meres et ensuite les envoyer dans la plaine.
- Retour a la yourte pour preparer le yogurth, l orum et le repas
- Surveiller le troupeau depuis la yourte pour eviter que le troupeau aille dans la foret a cause des loups et si besoin le rechercher pour le ramener dans la vallee. Ceci est une tache de chaque instant dans la journee.


Les apres midis sont varies :
-Chercher de l eau au puits, prendre la laine aux chevres, faire les lessives, couper du bois, faire la sieste, faire des cordes avec la laine de yack, faire le menage dans la yourte, ramasser les crottes de yacks autour de la yourte pour garder l endroit propre, faire des echanges de materiel (cordes-lait) avec les voisins, aider les voisins a demenage leur ger et bien d autre chose selon la saison.

En fin de journee il faut regrouper le betail vers les enclos et rentrer les betes dans un ordre bien precis :
- djidjik yama (bebes chevres), yamas mere et donner a chaque mere son chevreau pour le nourrir
- souper pris rapidement 
- rentrer les bebes yacks dans leur enclos sans leurs meres (taches parfois difficiles car il faut porter les bebes dans l enclos ou leur courrir apres) 
- rentrer les yamas et les huns (chevre et mouton) dans leur enclos
- rentrer les moers (chevaux) dans leur enclos
- preparer nos lits, se laver, manger du yogourth et dodo (21h).

Comme vous pouvez le constater on ne s est pas du tout ennuye. Au debut, on etait des observateurs et apres 2 jours on faisait partie de la famille et on faisait toutes ces taches avec beaucoup de plaisir. On etait comme de vrai nomades et ils nous ont meme donne d autres noms. Le Guims est devenu "Chips" tire de Khingis et la Sand "Toldma".

Voici quelques moments forts:

-Nos estomacs sont mis a rude epreuve car tout ce qu on mange et boit est a base de laitage de yack. La viande est tres riche etant donne que chaque morceau contient du gras. Nos bols sont toujours bien remplis  et au debut on mange tout pour ne pas vexer la cuisiniere. Apres quelques jours ce n est plus possible, nos estomacs vont exploser et le Guims ne veut pas rechuter. La famille a bien compris que pour nous c est un reel changement au niveau de l alimentation alors Tzetzegue n hesite pas a nous faire chauffer de l eau pour du the sans lait ce qu on apprecie enormement. On a beaucoup de chance car Tzetzegue cuisine tres bien et on est surpris comme les repas varient chaque jour avec les meme ingredients.

- Moment tres difficile lorsqu une maman yack met ba et qu une partie de sa matrice sort. C est la 1ere fois qu on entend hurle un animal de souffrance. Avec les moyens du bord, bouteille de pet, corde et etrirer, ils essayent de tout faire rentrer pour eviter qu elle meurt. C est la que nos premieres larmes coulent.

-Journee exceptionnelle et traumatisante ou l on aide a castrer de maniere archaique les bebes yacks, les petites chevres et moutons. Et pour reconnaitre tout ce petit monde, le coupage d oreilles est bien precis. Franchement difficile de voir cela et d entendre leurs cris, surtout pour le Guims qui maintient fermement ces derniers. La Sand les regarde peniblement car ils sont tous immobiles et sans voix. A midi dans les bols, risotto de testicules. Le Guims mange tout et la Sand juste une testicule pour ensuite se faire aider par Nemen Jin.
Dans l apres-midi, castration des jeunes etalons ou quatre adultes munis de cordes sont necessaires pour les maintenir. On ne va pas vous mentir, des larmes ont de nouveau coule en voyant cela. (On apprend de retour a la capitale que pour Nemen Jin, qui procede a la castration, c est un moment difficile mais qu il le fait pour le bien-etre de son troupeau). Pour terminer, percing des nasaux a quatre yacks adultes. Pour le dessert, le Guims goute des testicules de cheval grille et etonnamment il trouve cela bon ! Le lendemain, un bebe chevre est retrouve mort probablement du a la castration et un bebe mouton ne cicatrise pas et a le ventre en sang. La perte de betail fait partie integrante de la vie nomade.

-Durant un apres midi ou le soleil est present, une tempete de neige tombe sur la vallee en un espace temps tres court. Des cet instant tout se precipite : aller chercher en moto le troupeau de chevres et de moutons dans le brouillard sous la tempete, couper du bois pour en avoir suffisamment durant la nuit et pour les jours a venir, ranger les affaires autour de la yourte et regrouper les petits yacks et les chevaux. Quelques jours plus tard, on apprendra que des nomades ont peri dans cette tempete soudaine. 

-Demenagement de la ger pour installer le camp d ete plus bas dans la vallee. On apprend a demonter et remonter une ger ainsi que la fabrication de nouveaux enclos pour le betail. En l espace d une journee tout est fait. Belle journe sous un magnifique soleil.

- Trekk de 2 jours a cheval avec Chimik pour decouvrir la region des huit lacs. Les paysages sont magnifiques tantot on est dans la foret, tantot dans des prairies ou tantot dans des decors volcaniques. Les premieres heures de cheval sont agreables et on fait notre premier galot dans les chemins de foret, que du bonheur ! Comme la Sand n est pas tres sur pour guider son cheval, Chimik tient sa longe comme cela elle peut se concentrer pour trouver une position ou elle est a l aise. Lors d un galot dans une prairie, la Sand sent que son etrier vient de tomber et elle essaye d avertir Chimik qu il faut s arreter sinon... La Sand essaye d arreter son cheval mais il est tenu par Chimik qui va a fond. La Sand hurle de toutes ses forces et Chimik comprend que quelque chose ne va pas et elle s arrete apres 100 metres. La Sand a eu la peur de sa vie et elle ne sait pas comment elle a fait pour rester sur le cheval !
Quelques km plus loin, de nouveau lors d un galot et d un fort coup de vent le Guims et la Sand perdent leurs casquettes, de vrai toursites !!!! gros fous-rires.
Petite pause et repas chez Miga (belle-soeur de Nemin Jin) pour reposer nos muscles mais surtout nos genoux. Quand on descend du cheval on marche comme des canards. Ensuite, on repart pour decouvrir les lacs. 1 heure de galot et de trot ou nos fesses sont mis a rude epreuve et trouve le bon rythme avec le cheval n est pas toujours evident. Le Guims s eclate a galoper dans la plaine ou la sensation de liberte est incroyable mais pour la Sand cette heure de cheval est franchement eprouvante physiquement et elle finit par craquer et en s ecroulant en larmes !
Apres 8 heures de cheval, on est heureux que cette journee se termine. Avant de se coucher, le Guims va avec le voisin mettre les chevaux au paturage. Ce dernier lui demande de monter a cru car l endroit est eloigne. Il monte sur le cheval qui se met au trot et lors de son retour a la ger il a tellement mal a son arriere train qu il demande a la Sand s il peut enfin pleurer.
On passe la nuit au bord d un beau lac sous une pleine lune. Le lendemain, on remonte a cheval pour rentrer  chez Nemen Jin. On est un peu anxieux car on ne sait pas comment nos fesses et nos muscles vont reagir etant donne que les courbatures sont toujours presentes. On rentre gentiment meme si nos chevaux veulent tout le temps partir au trot. En route, la Sand a de plus en plus mal au ventre et a la tete et on decide de s arreter pour se reposer une bonne heure. Apres quelques larmes, une gorgee de vodka et deux doses de medicaments, la Sand est sur pied et prete a repartir !
Quand on apercoit la ger, on donne tout en sachant que c est notre dernier galot meme si on ne sent plus nos jambes. Moment de liberte et de bonheur dans cette vallee!
Ces chevaux sont des betes magnifiques, un simple coup de talon et on part au trot et un cri et on part au galop. Ils sont vifs et ont toujours envie de foncer.
Des notre arrivee, on inspecte nos arrieres train qui nous font souffrir. La Sand a quelques hematomes et le Guims a de la peau en moins du a une selle bas de gamme.
Le soir, la Sand se couche et sent quelque chose dans ses cheveux, et bien oui c est un tic et il est enorme !
Durant ce trekk, on a eu l occasion de visiter d autres ger et on se rend compte des differences de moyens des familles nomades.

- On a envie de faire decouvrir a noitre famille un repas suisse avec les ingredients du coin. La Sand passe la matinee a Bat Oulzy faire les courses (2h de moto) pendant que le Guims deguste de delicieux pane cake chez Nara (belle-soeur de Nemen Jin). Le diner (patates-oeufs) est simple mais reussi alors que notre gateau a la creme se solde par de la pate fris du au manque du four. La famille apprecie meme si ce n est pas un repas consistant pour eux.

-La region ou l on vit durant trois semaines contient une faune tres riche et variee. Vautours, nombreux rapaces, chien de prairies, oiseaux, loups, chevaux sauvages sont effarant a nos yeux. Tout ce petit monde, ainsi que les nomades cohabitent ensemble. Chacun assure l equilibre de cette belle nature. On n a pas vu de loup mais il ne se passe pas une nuit ou ils viennent chercher leurs repas vers les enclos des chevres-moutons. C est a ce moment-la que les chiens entrent en jeu pour les faire fuir. Tot le matin, trois petites chevres ont ete mordues par un loup mais il a fui suite aux cris de Tzetzegue. Deux loups ont voulu attrape un poulain en plein apres-midi et Tzetzegue est de nouveau intervenu pour eviter le pire. C est le seul moment ou on aurait pu en voir mais on etait en trekk a cheval.

-La Sand et le Guims ont vecu la meme experience mais a des moments differents. Un soir, le Guims sort de la ger pour aller faire pipi. En pleine action, trois yacks lui foncent dessus et s arretent a environ 1 metre. Il a deja range le matos par crainte et se prepare a fuir. Un matin, la Sand sort de la ger pour aller faire pipi au milieu du troupeau de yacks. En plein besoin, elle entend derriere elle un bruit. Elle se retourne et c est un yack qui lui fonce dessus. Elle se deplace et le resultat est qu elle est s en met partout. Moralite, les yacks finiront toujours par s arreter mais resterons vers vous quoique vous fassiez en attendant votre precieux liquide contenant du sel.

-La communication se passe tres bien avec la famille. On communique beaucoup par le regard, les gestes ou les dessins. On reussit toujours a se faire comprendre ou a les comprendre. Pour nous aider, on a avec nous un livre avec une liste de mot en francais-mongole et avec cela on fait des bouts de phrases. La langue mongole est difficile au niveau de la prononciation car un mot va signifier quelque chose et si on ajoute une consomme il veut dire autre chose.

On a vecu une experience unique et authentique aupres d un peuple rayonnant de bonheur et respectant la nature. On a appris a vivre de maniere simple sans superflu ou chaque moment est precieux. Cette famille a conscience de l importance de chaque petite chose comme l eau, le bois ou la nourriture et rien n est gaspille. Ils nous ont enseigne une partie de leur savoir ou un simple bout de corde peut servir a bien d autres utilisations.

On remercie Nemen Jin, Tzetzeque, Chimik (poulette), Pouloe pour leur accueil, leur symplicite, leur joie de vivre et tout ce qu ils nous ont fait partage. On fait partie de leur famille et ils sont pret a nous accueillir quand on veut si on decide de devenir nomade. A l heure actuelle ou l on vous ecrit, la question de Nemen Jin est : quand est ce que nous aurons le bonheur de vous revoir ?