samedi 2 juillet 2011

Trek au parc naturel du Terelj

Apres 1 jour de lessive, 1 bonne nuit de sommeil, 1 bonne douche, on repart pour 10 jours en trekking au parc naturel du Terelj.  Le parc se trouve dans une region montagneuse et il y a des rivieres ou on peut se ravitailler. On a le strict minimum pour eviter que nos sacs a dos ne soient trop lourds. Notre chauffeur de taxi attitre nous conduit a 50 km d Oulan Bator, au village de Terelj.
A peine 5 minutes de marche effectue, on se retrouve bloque par une riviere. On demande s il y a un pont plus bas mais on nous repond non. 1 minute apres, un cavalier vient nous proposer ses services pour traverser la riviere a cheval pour 30'000 T (CHF 21.-) pour 20 metres ce qu on refuse. Alors, on se dechausse et on traverse la riviere avec nos chlapes. Aie, aie comme ca fait mal cette eau glacee sur nos petits pieds. Les batons nous sont bien utiles pour garder l equilibre avec le poids de nos sacs.

Les moments forts de ce trekk sont :

- En pleine steppe, le Guims voit un panier de basket et un jeune qui y joue. Il ne peut resister a la tentation et va faire quelques shoots avec lui (le Guims est "on fire"). Apres une courte partie, le jeune nous propose du tarake (yogourth) qu on accepte avec un grand plaisir vu nos repas alleges. Il parle quelques mots anglais et il est fier de nous presenter sa ger et ses bebes veaux (moitie yack, moitie vache).
- Au milieu d une matinee, une petite pluie fine et un vent frais tombe sur la vallee. On s arrete pour s abriter sous quelques sapins et on fait du feu pour se rechauffer. En meme temps, on brule nos dechets comme les nomades. On profite de cet arret pour manger et comme il pleut moins on decide de se remettre en route. A peine les sac a dos charges, il recommence a pleuvoir. La, on se dit que c est une journee de merde. C est la que durant 5 minutes on vit un moment unique et incroyable. Le Guims apercoit un renard gris qui s approche de nous. Comme il a plu, il ne peut nous sentir et c est comme si on existait pas. On suppose qu il cherche a manger. Lorsqu il arrive a 10 metres de nous, il remarque notre presence. Il s arrete, nous regarde et fuit tranquillement. On est juste heureux de ce qui vient de se passer et ce n est pas termine ! Dans le meme temps, le Guims se retourne et demande a la Sand de ne pas faire de bruit. Devant nos yeux ebahis, un jeune cerf marche paisiblement a 20 metres de nous. Il s arrete, nous apercoit et reste la a nous observer. Soudain, il decide de partir en gambadant majestueusement comme s il voulait nous montrer toute sa beaute. On est tout emu surtout le Guims. Lorsque la motivation est au plus bas, il suffit parfois d etre a l ecoute de ce qui nous entoure pour trouver un element qui nous donne la force d avancer. La nature nous a offert un fabuleux spectacle qui nous rechauffe le coeur et nous motive a continuer.
En chemin, on se reapproisionne en eau avant d attaquer le col qui se trouve devant nous. On ne trouve pas de sentiers. On se pause pour observer la carte et les montagnes. Apres une bonne demie-heure de reflexion, on decide d avancer dans de hauts buissons. La marche est fatiguante et on n est pas au bout de nos peines car des marecages nous attendent, moustiques compris. Plus on avance, plus ca s assombrit et de lointains coup de tonnerre retantissent. On est en plein marais, entoure de foret (on nous a averti qu il y avait beaucoup de loups) et l orage vient sur nous. En fonction de ces elements, il est trop risque de continuer. On a les deux peurs et on decide de rebrousser chemin pour trouver un endroit afin de nous proteger de l orage. Le Guims n a jamais vu la Sand aussi effrayee du a l orage. On se glisse sous la tente et on attend que l orage passe.

- Deux jours de marche sans croiser un seul nomade, on apercoit enfin une ger. Comme la faim est toujours presente, on decide de s y arreter. Les nomades nous apercoivent alors qu on est a 100 metres de chez eux car leurs chiens aboient. Surprise, lorsqu on arrive, les chiens sont attaches et quelqu un nous attend dehors. On a droit a un petit dejeuner plus que copieux ou on profite de remplir nos estomacs (oorke = flan, botseque = pied de chevre, orum, tatare). Mais cela ne s arrete pas la. Ils nous preparent de la mach = viande juste pour nous ! Le mouton est delicieux avec peu de gras et la Sand en mange meme deux fois. Durant le repas, ils incistent pour qu on mange car ils nous trouvent trop maigre. Le Guims arrive a bien communiquer avec eux et raconte notre vie de nomade. On repart avec peine a cause de la digestion et de la chaleur malgre leur invitation a faire la sieste chez eux. L hospitalite de ce peuple nous touche a nouveau enormement.
Apres deux heures de marche, en passant non loin d une ger, une petite fille fait sursauter la Sand alors qu elle vient nous inviter a prendre un sue te tse = the au lait sale. On se retrouve dans la ger a deguster d autres specialites (aaruul = bonbon au yogourt seche, botseque). On a droit a nouveau un repas, de bon boots = raviolis au mouton. Pour la premiere fois, la communication est difficile mais ils sont ouverts et souriants et tout se passe bien. Ils nous proposent de dormir la mais on ne peut accepter car de la route nous attend. On constate que les nomades apprecient l arrivee des etrangers chez eux car cela change leur quotidien.
Enfin une journee sans nos supers nouilles, quel bonheur !
 - 1er essai de peche pour le Guims. Premiere etape, faire les bons noeuds de peche. Deuxieme etape, chercher des appats. Pas evident du tout pour le Guims qui s efforce de courir apres de minuscles sauterelles qui lui filent entre les mains. Troisieme etape, etudier le courant pour trouver l endroit strategique ou se cachent les poissons. Le courant est trop fort pour mettre les pieds dans l eau. Alors muni d une branche de bois et du matos de Jonas, il tente en vain de pecher quelque chose. 2eme essai, il tente le tout pour le tout en mettant les pieds dans l eau. Apres 2 heures de peche, rien au grand regret de la Sand qui a faim. Moralite : il y a de bons et de mauvais pecheurs. Le Guims fait partie des... a vous de choisir !
- Le temps change tres rapidement en montagne et on se fait surprendre par la pluie. On decide de se proteger en se dirigeant vers une ger ou un nomade est dehors. On passe un court moment avec lui et il nous offre un the sale. On trouve sa ger minuscule ou il n y a pas de lit, juste un poele et quelques couvertures. Il nous explique qu il vient d une region voisine ou il y a beaucoup de vent. Le vent a detruit dernierement ses enclos et tout son betail s est eparpille. L endroit ou l on se trouve est marecageux et il a plante des pouces d arbustes (bout de bois). Il reste la pour eviter que les yacks ou les chevres viennent les manger. Une fois que les arbustes auront grandi, il va les ramener chez lui pour proteger ses enclos du vent. On est surpris qu il veille sur ses arbustes car selon nous, un arbre met du temps a grandir. Une petite eclairici apparait et on decide de repartir.
On se fait suprendre a nouveau par l orage et on assiste a la beaute de la force de la nature : eclairs, vent, pluie, tonnerre, sur toute la vallee. La, une famille nomade nous fait de grands signes car le tonnerre est de plus en plus fort alors on va se proteger chez elle. On ne va pas se repeter de nouveau un accueil incroyable ou on mange pour la premiere fois de l agneau juste fait pour nous et des pembers = galette fris. Le nomade nous propose de dormir chez lui ce qu on refuse car on a la tente. Il cherche alors dans notre dictionnaire ces deux mots  "empreur" et "dormir". Il veut nous dire que si on dort dans sa ger on dormira comme des rois. Vu la quantite d eau qui s abat dehors et principalement son hospitalite, on accepte sa proposition. Le Guims propose de l aider, des le lendemain, car ce dernier demenage sa ger dans une autre vallee. Il refuse avec le sourire en mentionnant qu il y aura assez de bras. On passe egalement un bon moment avec sa maman, une tres belle femme, qui nous offre du tarake = yogurth. On a failli oublie, il nous invite a participer au Naadam organise vers son nouvel emplacement.
- Trois jours avant la fin de ce trekk, on marche tranquillement dans une vallee ou le ciel est bleu et le soleil brille de mille feu. Une jeune fille vient a notre rencontre et nous propose dans un bon anglais de venir nous reposer dans la ger de ses parents. Vu la chaleur, une petite pause a l ombre nous fera pas de mal. Comme d habitude, bon accueil avec cette fois-ci, tarake =yogurth a gogo pour le Guims. Le tarake est delicieux et le Guims en mange 3 bols avec delice. Vu l extase du Guims devant le tarake, la mere nous en offre 2 LITRES dans une bouteille en pet, avec quelques "aarul" (yogurth seche). Apres une heure de repos, on reprend la route avec un peu plus de diverstite dans notre nourriture.
- On passe notre derniere nuit juste a cote d un endroit tres touristique ou la Sand trouve le seul endroit plat ou poser la tente. C est juste a cote d une route qui est au premier abord est peu frequente. Notre nuit est peu reposante du au passage des voitures et des campeurs. Ils hurlent avec la musique a fond et ils coupent du bois a la hache a 2 heures du matin. Lors de notre reveil a 6h00, le Guims est bien enerve et fait le plus de bruit possible pour les reveiller. Oeil pour oeil, dent pour dent. Le dernier trajet se fait avec peine car on est en manque d eau et que le soleil tape de plein fouet. Encore chance qu on a le yogurth pour nous desalterer, meme s il commence a fermenter. La Sand a mal aux articulations et les deux dernieres heures sont vraiment penibles. C est le debut d une bonne grippe pour cette derniere.
  
- Durant ce trekk, le rapport entre la nourriture et l effort fourni n est pas proportionnel. Au debut, on marche environ 30 km/j et l apport journalier est de deux tranches de pain pour le dejeuner, une pomme pour les deux et deux paquets de nouilles de 110 gr chacun. On remarque que des le 3eme jour, le rythme impose est trop important et on ralentit. On decide de faire un parcours plus court et de profiter d observer la nature et ainsi de ne pas engloutir les km. Il nous est arrive de se coucher en ayant vraiment faim. Le manque de nourriture est difficile pour le corps et l esprit surtout dans l effort. Malgre des moments difficiles, on a su s epauler pour passer la-dessus. A la fin du trekk (9 jours), la Sand a perdu 3 kg et le Guims 1 kg.
On est content de ce trekk ou on a appris beaucoup de choses sur nous. C est le trekk le plus long qu on est fait en duo et en autonomie. Les paysages etaient magnifiques et la flore etait tres abondante. Meme si on a eu de la pluie tous les deux jours, cette derniere apporte toujours le beau temps. Que se soient les bons moments ou les plus difficiles, on a apprecie les vivre. De nouveau, la douche est un moment de bonheur, meme si durant le trajet on s est lave a la riviere. Merci a tous les nomades qui nous ont accueilli durant ce trekk.