vendredi 30 mars 2012

Java sous la pluie









Après une dizaine d’heures d’attente dans l’aéroport de Bangkok et la trentaine de piqures de moustiques sur la Sand, on s’envole direction Jakarta où l’Indonésie nous attend… plutôt Xavier. Ce backpacker québécois rencontré pendant une soirée au trek de l’Everest nous a convaincu que son pays d’accueil comportait de magnifiques endroits sauvages et authentiques. 

Les moments forts sont :

-Welcome to Indonesia. Notre arrivée tardive va profiter aux agents de l’immigration mais on ne le sait pas encore. Après avoir acheté notre visa, on arrive devant le guichet de l’immigration. Là, il nous demande notre billet de retour que l’on n’a pas. Le Guims leur explique qu’on sait renseigner à l’ambassade d’Indonésie en Thaïlande et que ce papier ne fait pas partie de la liste demandée. Il nous demande d’attendre et lorsqu’il n’y a plus personne derrière nous et que bien des autres agents sont déjà partis se coucher, ces deux compères nous demandent un bakchich. La Sand avait senti leur manigance alors que le Guims lui disait deux minutes avant : « ben non ce sont des agents officiels », quelle naïveté ce Guims ! Les agents exigent le prix d’un visa et le Guims en leur souriant leur dit que c’est un peu exagéré et leur donne finalement 10 dollars. Là, ils nous redonnent nos passeports et on récupère nos bagages avec le sourire. C’est notre premier bakchich de ce long voyage. 

-Le backpacker québécois. On passe quelques jours chez Xavier, à Sentul City, histoire de partager et d’en apprendre davantage sur ce pays. Alors qu’on s’est rencontré seulement une soirée, le contact passe de suite et il nous fait comprendre qu’on peut se sentir comme à la maison. On en profite pour regarder quelques DVD, un peu de tennis pour le Guims avec Xavier et de la bronzette pour la Sand au bord de la piscine du coin. On redécouvre les centres commerciaux appelés « mall » où l’on peut trouver des produits de chez nous au prix de chez nous. La femme de ménage de Xavier cuisine très bien indonésien et c’est à chaque fois un plaisir gustatif. On a la chance d’avoir de délicieux petits déjeuners westerns. Que du bon temps en leur compagnie sans oublier sa chienne un peu psychopathe avec nous.

-Trop de mensonges. Notre point de départ pour attaquer le mont Slamat se trouve à Baturaden. Le soir même de notre arrivée on essaye d’obtenir des informations à propos de ce trek. En une soirée, on obtient une carte pour grimper le mont Slamat mais qui part depuis Babamgan ainsi que le lieu où se trouve l’office touristique. Le lendemain très tôt, on se rend à l’office où tout commence. Après une matinée de discussion avec des pseudos guides, sans rencontrer l’agent de l’office touristique qu’on a eu au téléphone mais qui n’est jamais venu, on change nos plans pour faire le versant le plus accessible. En effet, durant les nombreuses discussions, il était impossible d’avoir des informations claires et les versions variaient sans arrêt. Afin de se rendre à Babamgan, il existe une route directe et une personne du village nous dit qu’il suffit de faire du stop pour y arriver. On suit ses conseils et on commence à pied. Juste à la sortie du village, on tombe sur la porte d’entrée du parc Mont Slamat. Là, un chauffeur de pickup nous accoste et comme il se rend à Babamgan il nous propose de nous y emmener. Au guichet du parc, deux dames nous apprennent que pour monter le mont Slamat de ce versant, il est obligatoire d’avoir un guide et qu’en ce moment, il est même interdit d’y grimper. On leur dit qu’on se rend à Babamgan et elles nous montrent la bonne direction. On se dirige vers notre pickup et on attend encore une demi-heure notre chauffeur. Dès qu’il arrive, il nous annonce que pour ce trajet se sera 15 dollars pour les deux. On lui explique que pour venir on a pris le bus public et qu’on a payé 2 dollars et que son prix est plus cher qu’un taxi. Il ne veut rien savoir et on décide d’y aller à pied. Sur le trajet, on rencontre bien des personnes qui s’arrêtent pour nous demander où on se rend. On est tout motivé même s’il fait très chaud. Après une heure et demie de marche, un bemo (petit bus) s’arrête pour nous demander où on va. On lui dit le lieu où on se rend et il nous dit que ce n’est pas du tout la bonne route. On ne voit pas où on n’a pu se tromper et il nous propose de nous emmener au bon endroit. Sans rien y comprendre, on se retrouve devant la porte d’entrée du parc où après rediscussion, ces deux dames nous disent qu’il suffisait de payer l’entrée du parc et qu’en 1h30 de marche on arrivait à Babmangan. Pourquoi ne pas l’avoir dit avant ? Enervé, on décide de redescendre dans la vallée en bus et de remonter de l’autre côté. Arrivé à la station de bus de Porkerto, on trouve un bus public qui peut nous emmener à ce village. On discute du prix et on embarque. Dans le bus, on se rend compte que les locaux payent 10 fois moins que nous et jusque-là on reste calme. Après 45 minutes de bus, le chauffeur nous demande de descendre en plein milieu d’une intersection et nous mentionne que notre destination finale est dans cette direction. Là, on est très fâché car de nouveau, ils nous ont mentis sur le prix, la durée du trajet et le lieu où on doit se rendre. Le Guims est sur les nerfs et il décide qu’il ne prendra ni bus ni taxi même s’il doit marcher toute la nuit. On est fatigué de toujours se battre pour à chaque fois obtenir la fausse information. Trente minutes plus tard alors que le soleil commence à se coucher, une voiture s’arrête et Ibnu descend... notre bonne étoile est arrivée.

-Notre bonne étoile est un jeune homme de 24 ans qui a été invité par Rip Curl à suivre une formation en Australie pour devenir professeur de surf. Ce dernier maîtrise donc très bien l’anglais. Il nous explique que le chemin est encore long et qu’il n’y a pas d’hôtel où on pensait dormir. C’est avec un grand enthousiasme qu’il nous invite à passer la nuit chez lui. On est un peu méfiant surtout la Sand après tout ce qui nous est arrivé durant cette journée et il nous explique que l’argent ne va pas entrer en compte. On passe la nuit et le lendemain il nous conduit au point de départ pour le trek du mont Slamat. Un jour après, il revient nous chercher et nous propose de passer plus de temps chez lui ce qu’on accepte tout-de-suite. Il nous fait découvrir son village où énormément de personnes veulent faire une photo en notre compagnie. Pour certains, c’est la première fois qu’ils voient des bules (étrangers) et on se sent comme des stars. Il nous explique la vie au village et nous montre son jardin qui ressemble plutôt à la jungle où tout pousse (bananes, tucos, noix de coco, papayes, snake fruits, rizières…). On passe de maisons en maisons car les gens veulent nous voir et on mange des spécialités locales (bakso, ayam sate, bananes séchées salées…). Au final, on passera deux jours chez lui et on tient à le remercier pour son hospitalité et sa gentillesse.  

-Trek au Mont Slamat. On attaque l’ascension du mont et très rapidement on se rend compte qu’il fait chaud, humide et qu’on s’enfonce réellement dans la jungle. Le chemin est boueux, pentu, glissant et à plusieurs reprises on doit parcourir de courtes distances accroupies sous des tunnels de végétations, ce qui n’est pas évident avec nos sacs à dos. La montée se fait gentiment et on est surpris de la difficulté. En fin de journée, on arrive au dernier camp de base prévu pour planter la tente où on a une magnifique vue sur toute la vallée. On hésite à rester là étant donné le mauvais temps qui arrive et les gros rochers au-dessus de nous. Au final, on redescend d’un palier dans la jungle pour être mieux protégé. C’est à ce moment-là qu’on rencontre une bande d’étudiants indonésiens frileux avec qui on partagera l’ascension et qui feront goûter au Guims leur succulents plats. Le lendemain matin, le temps est clair et on a un beau lever de soleil sous nos yeux. Arrivé au sommet, la vue est dégagé et splendide. Le volcan est en activité et il se trouve à 3400 mètres. La descente nous fait beaucoup rigoler car on tombe au moins une douzaine de fois. Même que la Sand s’est retrouvée à quatre pattes, tête en bas, morte de rire sur le sentier. 

-La visite de ratatouille. Xavier nous retrouve à Yogyakarta et l’on part en scooter retrouver un de ses amis australien, Daryl, qui vit à Kukup. Après deux heures de route et une belle averse, on arrive au petit village. On va passer trois jours à découvrir les plages avec ces énormes vagues. Un soir, il y a une forte pluie qui inonde une partie de la maison. Par chance et juste à temps, Daryl arrive à stopper l’eau avant qu’elle atteigne le salon où on dort. Durant la nuit, le Guims se lève pour aller aux toilettes et là, il fait la rencontre avec un scorpion noir. Quand il revient se coucher, il avertit la Sand de ce qu’il vient de voir. On se rendort alors que la pluie continue à tomber. Soudain, la Sand sent quelque chose de moite sur sa joue et se redresse. Au même moment, le Guims sent quelque chose lui tomber au visage et qu’il le griffe un peu au cou. Il demande à la Sand pourquoi, elle lui a donné un coup. C’est alors que la Sand prend la lampe frontale et on voit un gros rat s'enfuir. Le Guims se rendort gentiment alors que pour la Sand la nuit est terminée.     

-Une saison des pluies non terminée. On se trouve à fin février sur l’île de Java et il pleut régulièrement. On souhaite faire l’ascension du mont Lahou mais dès notre arrivée au village il pleut en continue. Le lendemain, on met le réveil à 6h30 pour commencer ce trek mais, devinez quoi, il pleut. On se rendort et une heure plus tard, il y a du soleil qui ne durera pas longtemps. Dès 13h00, la pluie est de retour et on décide d’y renoncer. On part le lendemain en espérant que le temps sera meilleur pour apercevoir le mont Bromo. On fait le trajet en train où il y a beaucoup de vendeurs de nourriture, de jouets, de journaux et de bruit. C’est un peu une ambiance de fête également avec les musiciens. On a bien du plaisir à faire ce trajet même si c’est très fatigant. On arrive au Bromo et au bonheur, il y a du soleil. On en profite pour aller voir le volcan et sur le chemin du retour, il commence à pleuvoir. Le lendemain, on souhaite grimper au point de vue pour observer le lever du soleil mais à 4h30, la pluie est au rendez-vous. Là, on en a marre et on décide d’aller sur l’île de Bali en espérant que le temps sera meilleur.