dimanche 16 octobre 2011

New Dehli, Agra et Varanasi







Dehli, Agra et Varanasi sont trois grandes villes très différentes les unes des autres. Chacune à sa propre spécificité et malgré le fait qu’on y ait passé peu de temps, on pense avoir capté leur atmosphère.

Les moments forts de Delhi  sont : 

-               - Ils aiment la proximité. Pour se rendre à la gare, on prend le métro. A l’intérieur du compartiment, il y a que des femmes et le Guims est un peu gêné jusqu’au moment où une dame nous dit que c’est le compartiment des femmes. On se dirige alors vers celui des hommes. Au prochain arrêt, on est subjugué car il y a une quantité d’hommes indénombrables qui se ruent dans le métro. On est entassé les uns sur les autres. En sortant du métro, le Guims pousse pour se frayer un passage entre tous. La Sand reste bloquée à cause de son sac et le Guims doit la tirer tout en retenant les gens qui essayent de rentrer. Ouf, on réussit à sortir ! On n’a jamais vu cela de notre vie. Des personnes retenaient les portes du métro alors qu’il était bondé. On comprend pourquoi les femmes sont séparées des hommes.  C’est des malades !

-          -Nouvelle arnaque. On est à la gare ferroviaire pour obtenir un ticket de train direction Agra.  Peu de personnes parlent anglais et on ne trouve pas le bon guichet. Une personne nous accoste et nous dit que pour les étrangers, il n’est pas possible d’obtenir des billets à la gare. L’office qui délivre les billets se trouve à 5 min en tuktuk et il nous propose de nous y emmener. Malgré le fait qu’on trouve cela louche, on décide de le suivre en sachant qu’à Beijing, les billets de train pour les touristes se prenaient hors de la gare. Dès qu’on arrive sur les lieux, sans rien avoir payé jusque-là (le tuktuk demande de le payer tout de suite alors qu’il est sensé attendre et nous ramener à la gare), on découvre une agence et on sent tout-de-suite l’arnaque. Comme c’est bizarre, il n’y a pas de place dans le train pour Agra durant une semaine, il n’y a pas de place dans le bus avant 4 jours et les guesthouses à New Dehli sont soit bondées ou soit trop chères. Mais, il peut nous emmener en taxi jusqu’à Agra pour la modique somme de 90 euros. Et comme par hasard, le taxi est devant la porte. On sort de l’office et comme par hasard, notre tuktuk n’est plus là. On retourne à la gare où par chance on rencontre un indien qui à étudier en Angleterre et qui nous montre l’endroit où obtenir les billets. Avec un grand « fuck you man », il enverra péter un de ses compatriotes qui veut à nouveau nous arnaquer. C’est alors qu’on trouve deux billets, un train qui part dans deux heures, pour la somme de CHF 2.17 ! Tout heureux, on va attendre sur le quai.

-         -  Marre de se faire déplacer. Le train arrive en gare et on entre dans le wagon des personnes locales qui est déjà bondé. Il n’y a pas de place numérotée et les premières personnes arrivées peuvent être assises. On se trouve debout juste à côté des toilettes. Il y a seulement trois heures de train donc cela ne nous dérange pas. Tout-à-coup, une personne nous demande de sortir et nous emmène dans un autre wagon. C’est celui des ladies. Un homme refuse que le Guims s’installe là. Un autre homme nous demande de sortir et nous emmène dans un autre wagon. Cette fois, c’est celui des invalides et des vieilles personnes. On pose nos sacs et un policier nous demande nos billets et nous dit qu’on n’a rien à faire là. On lui explique qu’on était dans le bon wagon et sans rien demander, on nous a déplacés. Le Guims lui dit qu’il ne bougera pas et il s’assied par terre. On fait alors le trajet dans ce wagon où on rencontre des maradjas tel Indiana Jones et le temple maudit avec leurs turbans, leurs sabres et leurs couteaux. Le Guims discute avec eux mais la communication est difficile car ils parlent que hindi. On passe un bon moment en leur compagnie où les sourires sont de mises.  

Les moments forts d’Agra sont : 

-          - La visite du Taj Mahal au lever du soleil. Avec une grande joie, on découvre le magnifique mausolée qui en fonction de la luminosité change de couleur. La symétrie est parfaite et il y a beaucoup de détails. Rien n’a été laissé au hasard que ce soit au niveau des matériaux ou de l’esthétique. Un superbe bâtiment très bien entretenu grâce au marbre.

-          - On a voulu voler nos bananes. On se balade dans la rue et la Sand tient des bananes. Tout-à-coup, elle aperçoit un singe qui les voit. Par peur, elle les file au Guims. Le malin singe passe derrière nous et essaye d’attraper les bananes. Le Guims a le bon réflexe et arrive de justesse à récupérer les bananes qui sont tombées dans la rue. On a été surpris par ce voleur et maintenant on comprend mieux le diction : « malin comme un singe ».

-          -Notre béa de l’Inde. Pour se rendre au Red Fort, on prend un  tuktuk non motorisé. On est surpris du petit montant de la course comparée au tuktuk à moteur. On comprend vite le subterfuge. A peine 100 mètres plus loin, il veut nous emmener visiter des shops. Dès le départ, on refuse puis il nous dit qu’il reçoit 50 roupies par client alors qu’on paye notre course 10 roupies. On refuse à nouveau et un deuxième arrive et nous dit qu’on n’est pas obligé d’acheter. On se dit d’accord, on le fait pour eux. On se retrouve alors chacun sur un tuktuk à vélo pour qu’ils reçoivent chacun de l’argent. Dans les shops, on se fait passer pour des inconnus. Le Guims est français et la Sand est suissesse. Après deux heures passées dans deux shops à faire semblait d’être intéressé, on en a marre et ils nous emmènent où s’était convenu. A peine arrivé là-bas, ils nous proposent de nous attendre afin de continuer à passer dans d’autres shops. C’est exclu, on en a largement assez fait.  

-          -A la découverte de tous les habitants de la gare. On attend notre train et on aperçoit de l’activité sur les rails. Il y a des petites choses qui vadrouillent de déchet en déchet. En s’approchant, on découvre une quantité incroyable de rats qui comme sur un marché viennent chercher leur nourriture. On découvre aussi, sur les quais, des personnes en grande difficulté qui délirent et qui mendient.  Là, on se rend compte qu’on est vraiment en Inde.

Les moments forts de Varanasi sont : 

-          - Les crématoires. Pour plonger dans la réalité de cette ville, un passage au crématoire s’impose. C’est le lieu où les hindous brûlent leur mort et jettent leurs cendres dans le Ganges, fleuve sacré. Ainsi, ces personnes auront une belle réincarnation dans leur prochaine vie. On souhaite voir le Ganges et on tombe sur un crématoire. Un hindou nous dit de le suivre et nous donne des explications sur ce lieu. On voit quatre bûchers en train de brûler. Sur l’un d’eux, le Guims aperçoit le visage d’une femme en feu. On ne parle pas des odeurs et de la fumée qui s’y dégagent. Un peu plus loin, un homme décédé est en train d’être préparé pour le bûcher et une femme attend son heure couchée sur un lit. On est un peu secoué par tout cela et on n’a qu’une envie c’est de s’en aller. Là, l’hindou nous demande une donation ou d’acheter du bois pour les familles qui n’ont pas les moyens. On trouve cela révoltant qu’il nous demande de l’argent sur le dos des morts. On lui explique qu’on préfère donner pour la vie. On quitte ce lieu morbide remué par cette vision d’un autre temps.

-         -  La ville, une déchetterie pour tous. Il n’y pas un seul endroit dans cette ville qui soit propre. Dans les rues, on doit éviter les beuzes de vaches, les cacas de chiens, les déchets et les restes de nourriture des gens. Depuis notre arrivée en Inde, on ne mange plus de viande, ni de produits laitiers. Tout nous écœure. Les vaches se nourrissent dans les poubelles et ce merveilleux lait est trait tous les jours pour concocter des lassis, des yogourts ou autres. A plusieurs reprises, l’eau en bouteille a été changée avec de l’autre eau et on doit être prudent à chaque achat de bouteille. On se méfie de tout.
   
-          - Balade sur le Ganges au lever du soleil. On prend un bateau non motorisé pour découvrir le bord du Ganges. Déjà tôt le matin, des hindous se purifient avec cette eau. Certains se baignent et d’autres se shampooinent. On a même vu certaines personnes en boire. Lors de cette balade, on voit, avec beaucoup d’émotions et de colère, deux corps gonflés d’eau flottant proche du rivage. L’un dérivait, l’autre était retenu par une corde d’un bateau amarré. Autant vous dire que lorsqu’on retrouve la terre ferme et que l’on voit des touristes habillés en hindou en train de méditer face au Ganges comme si c’était le plus bel endroit au monde, on avait vraiment envie de leur dire : remettez les pieds sur terre et regardez ce qu’il y a sous votre nez. A chacun son chemin.

-          -Visite d’un temple hindou. On arrive devant le temple et pour pouvoir y entrer, on doit se déchausser, ce qui nous coûte 20 Rs. Trois mètres plus loin, un hindou nous fait un point sur le front et l’on accepte en pensant que c’est un signe de bienvenue. Surprise, ce dernier exige une donation. Le Guims donne 5 Rs mais il commence de s’énerver. Trois mètres plus loin, rebelote, un hindou nous accoste pour nous montrer un lieu sacré. Il fait quelques incantations et nous demande de payer à l’attention de Shiva. Là, le Guims n’est pas d’accord et le gars nous fait signe de partir avec un signe de dédain. Quatre mètres plus loin, un hindou veut nous faire un autre point sur le front et là c’est exclu, on n’en veut pas. A la sortie, on se retrouve dans une petite salle avec bien sur un hindou qui nous fait des incantations pour qu’on soit heureux. Ensuite, il exige de l’argent soit disant pour Shiva. Le Guims hausse le ton en disant qu’il ne payera rien. On récupère nos chaussures quand soudain quatre hindous se tiennent devant nous pour qu’on paye la donation refusée auparavant. Fini de rigoler, le Guims en colère leur demande s’il est écrit dans leur livre sacré que les touristes doivent payer quelque chose pour Shiva où est-ce que l’argent est pour eux. On sort de là fâchés d’autant plus que des enfants, dès notre sortie désirent de l’argent. S’en est trop, on passe la dernière après-midi de cette ville dans la guesthouse.               

-          - On devient bon dans le marchandage. On se retrouve dans une fabrique de soie où la Sand flache sur un foulard. Le prix de base est de 3200 Rs. C’est beaucoup trop cher et on lui donne le prix pour lequel on aimerait l’obtenir, 500 Rs. Il descend à 2100 Rs toujours trop cher pour nous. Il nous demande notre dernier prix, ce qu’on lui donne, qui est de 700 Rs. Il refuse alors on décide de s’en aller. Lorsqu’on est sur le pas de la porte, il nous appelle et nous tend le foulard pour 700 Rs. On est passé d’environ CHF 60.- à CHF 12.-. On se rend compte que même si la différence de prix est énorme, si  le vendeur accepte, c’est qu’il se fait encore suffisamment de marge.   

-          - La sortie de l’Inde, un calvaire. Pour rejoindre la frontière népalaise, on a besoin de prendre une jeep ou un bus. On va d’abord se renseigner auprès d’une agence où le trajet Gorakpur-Katmandou coûte 175 Rs. Selon Lonely, cela est à déconseiller car une fois la frontière passée (à pied) aucun bus ne nous attend. On se dirige ensuite vers les nombreux véhicules où on propose au Guims 200 Rs par personne pour ce trajet. Il refuse directement mais le gars nous suit. Un autre chauffeur est d’accord de nous emmener pour 50 Rs par personne. Le Guims clarifie le montant, la voiture exacte et le fait qu’on parte tout-de-suite. On va chercher notre ami coréen qu’on a rencontré sur le quai de la gare à Varanasi. Tout-à-coup, ce n’est plus la même jeep ni le même chauffeur. Là, on nous explique que l’autre jeep est à moitié remplie et qu’elle peut partir de suite. Lors de la négociation, les deux chauffeurs de cette voiture étaient présents. On met les sacs sur le toit sauf celui du Guims qui finit sur les sièges arrière. On s’arrête pour faire le plein et comme le Guims n’est pas tranquille du à son sac qui occupe des places assises, il propose au chauffeur de mettre son sac sur le toit. Ce dernier lui dit qu’il n’y a pas de problème que cela ne dérange pas. A la moitié du trajet, il s’arrête de nouveau à une station essence et nous demande de payer. On lui donne la somme exacte et ce dernier nous dit qu’il aimerait qu’on paye la totalité. L’arnaque commence. C’est le chauffeur qui voulait 200 Rs ce qu’on avait refusé auparavant. Une longue discussion tendue commence où il nous dit qu’on était d’accord de payer soit disant 200 Rs, ensuite, on a soit disant réservé tous les sièges de la voiture et le plus beau c’est qu’il nous interdit de sortir de la voiture et nous menace de nous ramener à Gorakpur si on ne paye pas. En discutant avec le coréen qui a un livre avec les prix de ce trajet, on décide d’augmenter à 100 Rs par personne. Il refuse à nouveau. Le Guims très énervé lui dit qu’on va aller s’expliquer à la police. Et à ce moment-là, une personne du bus demande au Guims de rester calme. Le chauffeur accepte ce deal et on repart. Au village suivant, il s’arrête et veut qu’on descende. Là, le Guims lui dit qu’il y a eu un premier deal qu’il n’a pas tenu et que le second deal est en train d’être non respecté. Cette fois, le Guims exige d’aller à la police. Le chauffeur soupire et nous conduit à la frontière.  Quel plaisir de quitter l’Inde. 

Ce pays nous a pris énormément d’énergie car à chaque instant il faut se battre. Mensonges après mensonges, on devient méfiants pour tout et on ne fait plus confiance en personne. Tout est mis en œuvre pour nous faire culpabiliser et tout argument religion, pauvreté, faim, est mis en avant afin de nous soutirer de l’argent. Trop souvent, ces personnes ne sont de loin pas les plus démunis. La religion est au centre de tout ce qui n’apporte malheureusement aucune évolution au niveau de l’amélioration de la santé, de la propreté et de la responsabilité individuelle. On estime avoir la chance d’avoir pu beaucoup voyager mais ce qu’on a vu et vécu en Inde est de loin ce qui nous a le plus choqués et marqués. C’est la première fois durant ce voyage qu’on est arrivé à un stade où notre seule envie était de rentrer chez nous pour se sentir bien. Malgré ce texte, le Laddak est une région magnifique. Les laddakis sont d’une grande générosité et d’un accueil chaleureux. Ce coin de pays est à ne pas manquer.  

  



vendredi 7 octobre 2011

Le temps des imprévus





Après quelques jours de repos, on décide de partir 7 jours direction un glacier où le col est à 5300 mètres. Un bon guide du coin nous conseille ce trekk car c’est très joli et qu’il est faisable sans guide. Après un petit déjeuner copieux, on se met en route depuis Leh. On ne connaît pas exactement quelle route suivre et un couple de laddakis nous aide à nous situer. Durant les premières heures de marche, la Sand ne se sent pas très bien. On pense arriver au col qui donne sur l’autre vallée et surprise on se trouve sur une vallée qui n’est pas mentionnée sur notre carte. Un chemin part à droite direction la crête et on décide de le prendre pour rester en hauteur. Le sentier est d’abord bon, pour gentiment se dégrader et l’on passe alors dans les pierriers à flanc de coteaux. On est prudent et on essaye au mieux de mesurer les risques. Après 4 heures de marche sur la montagne, on pense arriver au fameux col mais… Non, ce n’est pas encore cela. Le temps dans la vallée est pluvieux et un épais brouillard se dirige vers nous. Le patron de la guesthouse, nous avait avertis que si le temps se dégradait et qu’il pleuvait, il ne fallait pas hésiter à rentrer car il y a des risques de glissement de terrain. On décide alors de rebrousser chemin à cause du temps, du manque d’eau étant donné qu’on pensait se ravitailler dans la vallée et qu’on n’est toujours pas sur le bon sentier. En redescendant, on tombe sur le bon sentier qui a été modifié à cause d’un glissement de terrain. On est fatigué, le brouillard est descendu, il pleut et il y a pas mal de vent. On décide alors de retourner définitivement à la guesthouse.
On change alors nos plans car il y a un bus public qui se rend une fois par semaine direction le lac Pangkong. On part pour 8 heures de bus qui seront pénibles pour le Guims qui vomit dès le premier arrêt. La route est sinueuse, avec un col à 5300 mètres où la neige a fait son apparition il y a quelques jours. On arrive au lac où la couleur de l’eau est d’un bleu transparent. La multitude de couleur des roches qui entoure le lac est magnifique. On trouve un endroit pour planter la tente, on cuisine et on file s’y refugier car il fait très froid. Le Guims passe une nuit mouvementée car une bonne diarrhée c’est déclenché. Comme il n’y a plus de pq, c’est le nettoyage de son fessier dans l’eau glacée. Au matin, le Guims se sent mieux et il est prêt à reprendre le bus. On retourne à la guesthouse satisfait de ce petit voyage.
On abandonne le trekk au glacier et on profite de se rendre à pied au beau monastère de Spituk. On marche au bord de la route, dans la poussière des voitures et sous une chaleur étouffante. Seul, petit désagrément, on a plus d’eau pendant un moment et la soif se fera sentir. Le monastère est très joli et les moins bouddhistes sont très sympathiques.
Après réflexion, on décide de rentrer en bus à Delhi en passant par Manali. On quitte la guesthouse et on se rend à la station de bus. Après deux bonnes heures de négociation entre plusieurs chauffeurs, le Guims trouve enfin un deal pour le soir même à minuit. La route a été fermée pour les bus publics et ce sont que des bus privés ou des jeeps qui partent. Comme il y a un beau jardin à la guesthouse, on décide d’y retourner. Le patron insiste pour nous mettre à disposition une chambre avec salle de bains gratuitement jusqu’à notre heure départ. On profite de faire une sieste et vers 22h00, on quitte les lieux. On arrive à la station de bus vers 22h30 et le rendez-vous officiel est à 23h00. Durant 30 minutes, il y a une coupure d’électricité où on est peu rassuré à cause des chiens et des ânes en furie. 23h, 23h15, 23h30, 23h45 et 00h00 toujours personne. Là, on se dit qu’on s’est fait avoir et que c’était un mauvais deal. On est content car on a refusé de payer en avance. Il est 00h30 et on décide de rentrer à la guesthouse en espérant pouvoir réveiller le patron. En rentrant, on rencontre deux laddakis et ils ne sont pas surpris de ce qu’on vient de vivre. Ils sont tout désolés pour nous. On ne fait pas les malins. En effet la journée, il y a beaucoup de chiens qui dorment. Par contre la nuit, ils déchirent les poubelles, attaquent les vaches ou les ânes et saccagent pas mal de chose. On assiste à une battle de chiens dans la rue principale. Une dizaine de chiens sont posés dans la rue principale. Dix autres chiens sortent d’une rue parallèle et ils commencent de s’aboyer méchamment. Tour à tour, ils essayent de s’intimider. On passe alors discrètement en longeant les murs pour ne pas se faire remarquer. A plusieurs reprises, 4-5 chiens s’approchent près de nous et on fait attention à nos mollets. On est content d’arriver entier à la guesthouse. On réveille le patron qui nous donne la même chambre. Le lendemain, l’anglais, un français, un italien et le patron rigolent bien de notre expédition du soir d’avant. Cette fois c’est décidé, on passe par une agence honnête pour obtenir ces fameux billets et on partira le soir même. On passe la journée à la guesthouse à bouquiner. Cerise sur le gâteau, le patron nous offre la chambre, nous prend dans les bras et nous souhaite bonne chance pour la suite. C’est une très belle personne ainsi que son équipe, qui ont mis tout en œuvre pour qu’on se sente bien. Durant cette attente, on rencontre également un couple de belge qui viennent de se marier et on les invite à manger des momos pour leur voyage de noces. Ils nous feront très plaisir en nous offrant du vrai tobblerone suisse. Que du bonheur !    
Après 16 heures dans le bus, on se souviendra de la fraicheur de la nuit et de la fille devant nous qui n’a pas arrêté de vomir durant le trajet. Un cracha à l’aide du vent arrive en plein sur la paupière du Guims. A Manali, on fait une nuit pour se reposer avant d’attaquer de nouveau 16 h de bus direction Dehli. La Sand n’en peut plus du bus. Le paysage est magnifique où on passe de vallée verte et enneigée mais la route est des plus exécrables. Malgré cela, aucun regret d’avoir fait de trajet.

jeudi 6 octobre 2011

Trek à la Markha Vallée








On décide pour ce trekk de partir directement depuis Leh afin de sortir de la partie touristique et de découvrir ce qui il y a aux alentours. Très vite on se rend compte d’une certaine pauvreté où les « venez voir, pas cher » des commerçants se transforment en « bonjour » des personnes que l’on croise. On fait ce trekk tous les deux car on sait qu’on trouvera de l’eau tout au long et qu’on peut se ravitailler dans de nombreux villages.

On arrive dans un petit village nommé Stock où l’on trouve une guesthouseavec des personnes chaleureuses pour passer la nuit. On découvre le magnifique monastère avec de petites ruelles et on a le sentiment de se trouver dans un film. Ce village est très beau, tranquille et les contrastes entre les champs d’orge, couleur d’or et la roche des montagnes se marient parfaitement. On se promène tout en observant des hommes qui portent de l’orge sur le dos et des femmes qui posent ce dernier pour qu’il sèche. Une des dames nous fait signe de venir les aider et on se met à la tâche. Le Guims a envie d’aider les hommes à porter l’orge mais ceux-ci lui expliquent que ce n’est pas possible car il n’est pas les habits nécessaires pour faire cela. On passe un bon moment en leur compagnie à échanger de beaux regards et sourires. Elles sont contentes de nous montrer la bonne technique et cela nous rappelle la Mongolie. Elles nous invitent à partager leur quatre heures, sutétsé, yogourth et une pâte très nourrissante à base d’orge. Après avoir terminé tout le champ, on leur dit au revoir, heureux de les avoir aidés et on retourne à la guesthouse. Sur la route du retour, on discute de l’énorme pas qui sépare les moissonneuses batteuses 
commandées par satellite et ces personnes qui le font encore à la main. Il n’y a pas si longtemps, nos grands-parents le faisaient de cette façon…

Les moments forts de ce trekk sont : 

-Durant notre deuxième journée, on cherche pendant trois heures le bon chemin qui conduit au col. Il est difficile de se repérer au milieu de ces montagnes car il y a peu d’indication et que notre carte est peu précise. On monte pour redescendre, on remonte et on redescend pour finalement reprendre le même chemin. On décide cette fois de continuer et de voir où le chemin nous emmène. Après à peu d’énervement, on trouve un bel endroit pour planter la tente où on est protégé de toute chute de rochers. On est juste tous les deux entourés de gazelles du Tibet qui nous observent et de perdrix qui s’amusent entre elles. On est bien mais très fatiguée. Une bonne nuit de sommeil avant d’attaquer le col. 

- Premier col en duo. Pas après pas, on monte très gentiment. On sent le manque d’oxygène dû à une altitude certaine. Après deux heures et demies, on arrive enfin au col à 4900 mètres, fatigué mais heureux d’y être arrivés. La vue est spectaculaire et la luminosité est superbe. On voit les montagnes du Laddak qui sont de couleurs très diverses mauves, vertes, jaunes et blanches. Là, petite photo pour la Bebeth et le Kiki, entouré de la ribambelle de drapeaux de liberté qu’ils nous ont offerts lors de notre départ de Suisse. On décide de la laisselà en souvenir de notre premier col en duo. La descente est pentue mais très belle. Le changement de pression donne un gros mal de tête à la Sand qui va passer avec une bonne nuit de sommeil. Le deuxième col à 4950 mètres se passera sans difficulté.  

-Les villages qu’on traverse ressemblent plus à des hameaux et on ne peut pas se ravitailler comme on l’espérait. Par chance, on peut manger chez l’habitant (homestay) ce qu’on fait. Les repas sont bons mais parfois ils ne tiennent pas du tout au ventre. Ce qui est énervant, c’est que les prix varient du simple au triple selon où on tombe. 

- Sur le chemin, on rencontre Laurent et Fred, deux français. On les croisera à plusieurs reprises durant ce trekk et on finira le reste du trajet avec eux. Laurent est livreur de fleur en Suisse et il passe toutes les semaines à Delémont. On passe pas mal de temps à parler de nourriture jurassienne, ainsi que de la fameuse boulangerie Aubry. Fred, lui, est fromager vers Toulouse où il fabrique les derniers Roqueforts de manière artisanale. On passe notre première soirée avec eux, à déguster du riz, du thon et du dal après deux jours de nouilles. On rencontre aussi Sébastien, un surfeur de Nouvelle-Zélande, qui termine un voyage de huit mois. Il est accompagné deJonas, un petit suisse qui vient de Rapperswilqui est là pour passer de nombreux cols de Leh à Katmandou à vélo. On les croisera aussi à plusieurs reprises mais tous on se retrouvera pour s’entraider lors de la dernière journée de trekk.

-Première rivière où l’on doit traverser à guet. On cherche un endroit où traverser car le courant est fort. Par chance, un guide arrive et traverse en premier. Il revient et nous donne des conseils pour éviter de chuter dans l’eau glacée et en cas de chute de pouvoir s’en sortir. Il est très sympathique. Le Guims se lance et juste avant d’arriver sur l’autre rive, il perd un de ses nus-pieds. Il sort de l’eau, pose le sac très rapidement et court pieds nus après sa chaussure qui file sur le courant. Par chance, cette dernière décide de prendre un courant moins rapide et le Guims la récupère. Ensuite, le Guims retraverse mais cette fois pieds-nus pour aider la Sand à traverser.  Là, à nouveau, le guide nous explique comment traverser à deux ou plusieurs et finalement on fait une chaîne avec son groupe de touristes. Bon moment, quelques peurs pour la Sand et de précieux conseils pour la suite des traversées. On est heureux d’avoir rencontré le guide car notre inexpérience peut parfois nous faire prendre des risques. 

-Après une bonne journée de marche, on trouve enfin un lieu pour camper. Un peu plus tard et par hasard Fred et Laurent nous rejoignent. Le temps est mitigé et on monte assez rapidement les tentes. Il se fait de plus en plus mauvais et on hésite à cuisiner. On se prépare alors un petit thé et pour finir, on décide de cuire l’eau pour les nouilles. Soudain, trois gouttes de pluie, suivies de grêle ce qui fait que tout le monde se trouve très rapidement sous les tentes. Eclairs, coup de tonnerre, grêle, pluie, durant une bonne demi-heure. Lorsque le temps se calme, il fait nuit et l’eau pour les pâtes est remplie de sable du aux éclaboussures du terrain très sableux. Quelques biscuits et on va tous au lit. 

-On est un peu déçu car on pensait sortir des coins touristiques et très vite on remarque que ce n’est pas le cas. Malgré le fait qu'on croise peu de touristes, on sent que ce trekk est populaire. Il y a des places de camping avec des tentes-thé sur tout le chemin. Jusque-là, cela nous pose aucun problème, normal de payer la place de camping. Comme on est en fin de saison, les places de camping avec des tentes-thés sont plus rares. On plante la tente où on peut, parfois sur les places de camping fermées où il n’y a personne pour nous accueillir. Par contre, dès le village venu, toute la population nous demande de payer une nuit de camping. On trouve cela inadmissible car la montagne n’appartient à personne et que nous n’avons jamais lésiné à payer les places de camping officielles. Ce qu’on trouve déplorable c’est que les gens sont prêts à nous courir après pour qu’on paye notre nuit dehors. 

-Enfin, c’est parti pour passer la barre des 5000 mètres. La montée est raide et on ressent à certains moments un peu d’étourdissement. Heureusement, on a passé la nuit au base camp qui se trouve à 4700 mètres pour habituer notre corps. Moment fort lors de notre arrivée au sommet car on a toujours frôlé la barre des 4900 mètres et là, on passe à 5100 mètres. Malheureusement, le brouillard est de mise, il fait froid et on redescend assez rapidement. On est content de nous car notre corps a très bien réagi et on pense déjà à la barre des 6000 mètres. 

-Incroyables moments lors de la descente du col. Tout d’abord, descente très raide sur le flanc de la montagne en compagnie de Fred et Laurent. La vallée commence de se resserrer et on fait une petite pause pour reprendre des forces. Là, Sébastien et Jonas nous rejoignent et on continuera ensemble. Nous y voilà, première traversée de la rivière. Il y a beaucoup d’eau dans la rivière car il a plu et elle s’est transformée en torrent.  Laurent et Jonas lancent des pierres pour faire un chemin à fleur d’eau. Impressionnante traversée sur des cailloux instables. Deuxième traversée, on doit s’agripper à la roche afin d’éviter de traverser la rivière. Troisième traversée, il y a un petit mur qui fait barrage et le Guims et Sébastien pense que c’est possible en sautant. Alors le Guims pose le sac et se lance. Ouf, de justesse, il parvient sur le mur. Jonas et Sébastien saute sur le mur à l’aide du Guims et de Laurent qui font une chaîne humaine pour donner l’élan à celui qui va sauter. Sur la rive, il reste plus que la Sand, qui commence à se déchausser. Sous l’impulsion des mâles, elle décide de faire pareil, sauter le mur (photo à l’appui). La Sand en tremble encore aujourd’hui rien que d’y penser. A partir de ce moment-là, les mâles prennent soin de la Sand pour éviter qu’elle chute dans l’eau glacée. Laurent, qui a les pieds mouillés, s’assurera qu’il n’arrive rien à la Sand durant chaque traversée. Un peu de risque certes mais de supers bons moments où la solidarité est de mise.

On termine la journée sur les rotules à s’imaginer mangeant de délicieux momos au restaurant tibétain de Leh. Notre mission est de trouver un bus pour Leh le soir même mais cela ne sera pas possible. Une nuit de camping et dès le lendemain au soir, on mangera une quantité indécente de momos aux légumeset fromage en compagnie de nos amis. 

Ce trekk nous a fait rencontrer de belles personnes (un surfeur, des PD et un vrai guide suisse) avec qui on a passé de forts bons moments. La cerise sur le gâteau aura été toutes ces superbes marmottes qui ne nous craignaient pas.