dimanche 16 octobre 2011

New Dehli, Agra et Varanasi







Dehli, Agra et Varanasi sont trois grandes villes très différentes les unes des autres. Chacune à sa propre spécificité et malgré le fait qu’on y ait passé peu de temps, on pense avoir capté leur atmosphère.

Les moments forts de Delhi  sont : 

-               - Ils aiment la proximité. Pour se rendre à la gare, on prend le métro. A l’intérieur du compartiment, il y a que des femmes et le Guims est un peu gêné jusqu’au moment où une dame nous dit que c’est le compartiment des femmes. On se dirige alors vers celui des hommes. Au prochain arrêt, on est subjugué car il y a une quantité d’hommes indénombrables qui se ruent dans le métro. On est entassé les uns sur les autres. En sortant du métro, le Guims pousse pour se frayer un passage entre tous. La Sand reste bloquée à cause de son sac et le Guims doit la tirer tout en retenant les gens qui essayent de rentrer. Ouf, on réussit à sortir ! On n’a jamais vu cela de notre vie. Des personnes retenaient les portes du métro alors qu’il était bondé. On comprend pourquoi les femmes sont séparées des hommes.  C’est des malades !

-          -Nouvelle arnaque. On est à la gare ferroviaire pour obtenir un ticket de train direction Agra.  Peu de personnes parlent anglais et on ne trouve pas le bon guichet. Une personne nous accoste et nous dit que pour les étrangers, il n’est pas possible d’obtenir des billets à la gare. L’office qui délivre les billets se trouve à 5 min en tuktuk et il nous propose de nous y emmener. Malgré le fait qu’on trouve cela louche, on décide de le suivre en sachant qu’à Beijing, les billets de train pour les touristes se prenaient hors de la gare. Dès qu’on arrive sur les lieux, sans rien avoir payé jusque-là (le tuktuk demande de le payer tout de suite alors qu’il est sensé attendre et nous ramener à la gare), on découvre une agence et on sent tout-de-suite l’arnaque. Comme c’est bizarre, il n’y a pas de place dans le train pour Agra durant une semaine, il n’y a pas de place dans le bus avant 4 jours et les guesthouses à New Dehli sont soit bondées ou soit trop chères. Mais, il peut nous emmener en taxi jusqu’à Agra pour la modique somme de 90 euros. Et comme par hasard, le taxi est devant la porte. On sort de l’office et comme par hasard, notre tuktuk n’est plus là. On retourne à la gare où par chance on rencontre un indien qui à étudier en Angleterre et qui nous montre l’endroit où obtenir les billets. Avec un grand « fuck you man », il enverra péter un de ses compatriotes qui veut à nouveau nous arnaquer. C’est alors qu’on trouve deux billets, un train qui part dans deux heures, pour la somme de CHF 2.17 ! Tout heureux, on va attendre sur le quai.

-         -  Marre de se faire déplacer. Le train arrive en gare et on entre dans le wagon des personnes locales qui est déjà bondé. Il n’y a pas de place numérotée et les premières personnes arrivées peuvent être assises. On se trouve debout juste à côté des toilettes. Il y a seulement trois heures de train donc cela ne nous dérange pas. Tout-à-coup, une personne nous demande de sortir et nous emmène dans un autre wagon. C’est celui des ladies. Un homme refuse que le Guims s’installe là. Un autre homme nous demande de sortir et nous emmène dans un autre wagon. Cette fois, c’est celui des invalides et des vieilles personnes. On pose nos sacs et un policier nous demande nos billets et nous dit qu’on n’a rien à faire là. On lui explique qu’on était dans le bon wagon et sans rien demander, on nous a déplacés. Le Guims lui dit qu’il ne bougera pas et il s’assied par terre. On fait alors le trajet dans ce wagon où on rencontre des maradjas tel Indiana Jones et le temple maudit avec leurs turbans, leurs sabres et leurs couteaux. Le Guims discute avec eux mais la communication est difficile car ils parlent que hindi. On passe un bon moment en leur compagnie où les sourires sont de mises.  

Les moments forts d’Agra sont : 

-          - La visite du Taj Mahal au lever du soleil. Avec une grande joie, on découvre le magnifique mausolée qui en fonction de la luminosité change de couleur. La symétrie est parfaite et il y a beaucoup de détails. Rien n’a été laissé au hasard que ce soit au niveau des matériaux ou de l’esthétique. Un superbe bâtiment très bien entretenu grâce au marbre.

-          - On a voulu voler nos bananes. On se balade dans la rue et la Sand tient des bananes. Tout-à-coup, elle aperçoit un singe qui les voit. Par peur, elle les file au Guims. Le malin singe passe derrière nous et essaye d’attraper les bananes. Le Guims a le bon réflexe et arrive de justesse à récupérer les bananes qui sont tombées dans la rue. On a été surpris par ce voleur et maintenant on comprend mieux le diction : « malin comme un singe ».

-          -Notre béa de l’Inde. Pour se rendre au Red Fort, on prend un  tuktuk non motorisé. On est surpris du petit montant de la course comparée au tuktuk à moteur. On comprend vite le subterfuge. A peine 100 mètres plus loin, il veut nous emmener visiter des shops. Dès le départ, on refuse puis il nous dit qu’il reçoit 50 roupies par client alors qu’on paye notre course 10 roupies. On refuse à nouveau et un deuxième arrive et nous dit qu’on n’est pas obligé d’acheter. On se dit d’accord, on le fait pour eux. On se retrouve alors chacun sur un tuktuk à vélo pour qu’ils reçoivent chacun de l’argent. Dans les shops, on se fait passer pour des inconnus. Le Guims est français et la Sand est suissesse. Après deux heures passées dans deux shops à faire semblait d’être intéressé, on en a marre et ils nous emmènent où s’était convenu. A peine arrivé là-bas, ils nous proposent de nous attendre afin de continuer à passer dans d’autres shops. C’est exclu, on en a largement assez fait.  

-          -A la découverte de tous les habitants de la gare. On attend notre train et on aperçoit de l’activité sur les rails. Il y a des petites choses qui vadrouillent de déchet en déchet. En s’approchant, on découvre une quantité incroyable de rats qui comme sur un marché viennent chercher leur nourriture. On découvre aussi, sur les quais, des personnes en grande difficulté qui délirent et qui mendient.  Là, on se rend compte qu’on est vraiment en Inde.

Les moments forts de Varanasi sont : 

-          - Les crématoires. Pour plonger dans la réalité de cette ville, un passage au crématoire s’impose. C’est le lieu où les hindous brûlent leur mort et jettent leurs cendres dans le Ganges, fleuve sacré. Ainsi, ces personnes auront une belle réincarnation dans leur prochaine vie. On souhaite voir le Ganges et on tombe sur un crématoire. Un hindou nous dit de le suivre et nous donne des explications sur ce lieu. On voit quatre bûchers en train de brûler. Sur l’un d’eux, le Guims aperçoit le visage d’une femme en feu. On ne parle pas des odeurs et de la fumée qui s’y dégagent. Un peu plus loin, un homme décédé est en train d’être préparé pour le bûcher et une femme attend son heure couchée sur un lit. On est un peu secoué par tout cela et on n’a qu’une envie c’est de s’en aller. Là, l’hindou nous demande une donation ou d’acheter du bois pour les familles qui n’ont pas les moyens. On trouve cela révoltant qu’il nous demande de l’argent sur le dos des morts. On lui explique qu’on préfère donner pour la vie. On quitte ce lieu morbide remué par cette vision d’un autre temps.

-         -  La ville, une déchetterie pour tous. Il n’y pas un seul endroit dans cette ville qui soit propre. Dans les rues, on doit éviter les beuzes de vaches, les cacas de chiens, les déchets et les restes de nourriture des gens. Depuis notre arrivée en Inde, on ne mange plus de viande, ni de produits laitiers. Tout nous écœure. Les vaches se nourrissent dans les poubelles et ce merveilleux lait est trait tous les jours pour concocter des lassis, des yogourts ou autres. A plusieurs reprises, l’eau en bouteille a été changée avec de l’autre eau et on doit être prudent à chaque achat de bouteille. On se méfie de tout.
   
-          - Balade sur le Ganges au lever du soleil. On prend un bateau non motorisé pour découvrir le bord du Ganges. Déjà tôt le matin, des hindous se purifient avec cette eau. Certains se baignent et d’autres se shampooinent. On a même vu certaines personnes en boire. Lors de cette balade, on voit, avec beaucoup d’émotions et de colère, deux corps gonflés d’eau flottant proche du rivage. L’un dérivait, l’autre était retenu par une corde d’un bateau amarré. Autant vous dire que lorsqu’on retrouve la terre ferme et que l’on voit des touristes habillés en hindou en train de méditer face au Ganges comme si c’était le plus bel endroit au monde, on avait vraiment envie de leur dire : remettez les pieds sur terre et regardez ce qu’il y a sous votre nez. A chacun son chemin.

-          -Visite d’un temple hindou. On arrive devant le temple et pour pouvoir y entrer, on doit se déchausser, ce qui nous coûte 20 Rs. Trois mètres plus loin, un hindou nous fait un point sur le front et l’on accepte en pensant que c’est un signe de bienvenue. Surprise, ce dernier exige une donation. Le Guims donne 5 Rs mais il commence de s’énerver. Trois mètres plus loin, rebelote, un hindou nous accoste pour nous montrer un lieu sacré. Il fait quelques incantations et nous demande de payer à l’attention de Shiva. Là, le Guims n’est pas d’accord et le gars nous fait signe de partir avec un signe de dédain. Quatre mètres plus loin, un hindou veut nous faire un autre point sur le front et là c’est exclu, on n’en veut pas. A la sortie, on se retrouve dans une petite salle avec bien sur un hindou qui nous fait des incantations pour qu’on soit heureux. Ensuite, il exige de l’argent soit disant pour Shiva. Le Guims hausse le ton en disant qu’il ne payera rien. On récupère nos chaussures quand soudain quatre hindous se tiennent devant nous pour qu’on paye la donation refusée auparavant. Fini de rigoler, le Guims en colère leur demande s’il est écrit dans leur livre sacré que les touristes doivent payer quelque chose pour Shiva où est-ce que l’argent est pour eux. On sort de là fâchés d’autant plus que des enfants, dès notre sortie désirent de l’argent. S’en est trop, on passe la dernière après-midi de cette ville dans la guesthouse.               

-          - On devient bon dans le marchandage. On se retrouve dans une fabrique de soie où la Sand flache sur un foulard. Le prix de base est de 3200 Rs. C’est beaucoup trop cher et on lui donne le prix pour lequel on aimerait l’obtenir, 500 Rs. Il descend à 2100 Rs toujours trop cher pour nous. Il nous demande notre dernier prix, ce qu’on lui donne, qui est de 700 Rs. Il refuse alors on décide de s’en aller. Lorsqu’on est sur le pas de la porte, il nous appelle et nous tend le foulard pour 700 Rs. On est passé d’environ CHF 60.- à CHF 12.-. On se rend compte que même si la différence de prix est énorme, si  le vendeur accepte, c’est qu’il se fait encore suffisamment de marge.   

-          - La sortie de l’Inde, un calvaire. Pour rejoindre la frontière népalaise, on a besoin de prendre une jeep ou un bus. On va d’abord se renseigner auprès d’une agence où le trajet Gorakpur-Katmandou coûte 175 Rs. Selon Lonely, cela est à déconseiller car une fois la frontière passée (à pied) aucun bus ne nous attend. On se dirige ensuite vers les nombreux véhicules où on propose au Guims 200 Rs par personne pour ce trajet. Il refuse directement mais le gars nous suit. Un autre chauffeur est d’accord de nous emmener pour 50 Rs par personne. Le Guims clarifie le montant, la voiture exacte et le fait qu’on parte tout-de-suite. On va chercher notre ami coréen qu’on a rencontré sur le quai de la gare à Varanasi. Tout-à-coup, ce n’est plus la même jeep ni le même chauffeur. Là, on nous explique que l’autre jeep est à moitié remplie et qu’elle peut partir de suite. Lors de la négociation, les deux chauffeurs de cette voiture étaient présents. On met les sacs sur le toit sauf celui du Guims qui finit sur les sièges arrière. On s’arrête pour faire le plein et comme le Guims n’est pas tranquille du à son sac qui occupe des places assises, il propose au chauffeur de mettre son sac sur le toit. Ce dernier lui dit qu’il n’y a pas de problème que cela ne dérange pas. A la moitié du trajet, il s’arrête de nouveau à une station essence et nous demande de payer. On lui donne la somme exacte et ce dernier nous dit qu’il aimerait qu’on paye la totalité. L’arnaque commence. C’est le chauffeur qui voulait 200 Rs ce qu’on avait refusé auparavant. Une longue discussion tendue commence où il nous dit qu’on était d’accord de payer soit disant 200 Rs, ensuite, on a soit disant réservé tous les sièges de la voiture et le plus beau c’est qu’il nous interdit de sortir de la voiture et nous menace de nous ramener à Gorakpur si on ne paye pas. En discutant avec le coréen qui a un livre avec les prix de ce trajet, on décide d’augmenter à 100 Rs par personne. Il refuse à nouveau. Le Guims très énervé lui dit qu’on va aller s’expliquer à la police. Et à ce moment-là, une personne du bus demande au Guims de rester calme. Le chauffeur accepte ce deal et on repart. Au village suivant, il s’arrête et veut qu’on descende. Là, le Guims lui dit qu’il y a eu un premier deal qu’il n’a pas tenu et que le second deal est en train d’être non respecté. Cette fois, le Guims exige d’aller à la police. Le chauffeur soupire et nous conduit à la frontière.  Quel plaisir de quitter l’Inde. 

Ce pays nous a pris énormément d’énergie car à chaque instant il faut se battre. Mensonges après mensonges, on devient méfiants pour tout et on ne fait plus confiance en personne. Tout est mis en œuvre pour nous faire culpabiliser et tout argument religion, pauvreté, faim, est mis en avant afin de nous soutirer de l’argent. Trop souvent, ces personnes ne sont de loin pas les plus démunis. La religion est au centre de tout ce qui n’apporte malheureusement aucune évolution au niveau de l’amélioration de la santé, de la propreté et de la responsabilité individuelle. On estime avoir la chance d’avoir pu beaucoup voyager mais ce qu’on a vu et vécu en Inde est de loin ce qui nous a le plus choqués et marqués. C’est la première fois durant ce voyage qu’on est arrivé à un stade où notre seule envie était de rentrer chez nous pour se sentir bien. Malgré ce texte, le Laddak est une région magnifique. Les laddakis sont d’une grande générosité et d’un accueil chaleureux. Ce coin de pays est à ne pas manquer.  

  



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