dimanche 28 août 2011

Trek au Lac Khovsgol avec le Jo



















Ce matin, 6h00, on prend le taxi direction l’aéroport pour aller attendre le Jo, un petit suisse, qui vient passer un mois en Mongolie en notre compagnie. Après une heure d’attente dans le hall, le Guims aperçoit ce dernier en train de remplir un formulaire car son bagage n’est pas arrivé. Une fois les formalités faites, on l’accueille avec émotions. Les premiers jours sont une découverte pour lui car c’est la première fois qu’il sort de l’Europe. On est content de lui faire découvrir les lieux où on a vécu durant ces deux derniers mois. 

 Les moments forts sont :
-          Ah, une bonne fondue ! Après être allé récupérer son bagage un jour après son arrivée, on constate que la fondue et le chocolat suisse sont toujours dans son sac ainsi que d’autres surprises. Pour l’apéro, on déguste les délicieux biscuits de la Marie-Jo et la Sand découvre un petit mot de son neveu, Nohà, et elle s’effondre en larmes. En plus de cela, le matos tant attendu est enfin arrivé. Une nouvelle Katadyn et un ordinateur portable soigneusement préparé par Momo (encore un grand merci pour ton aide) ainsi qu’un petit ravitaillement en médicaments. En compagnie d’Aimé et d’Houslique, on mange cette merveilleuse fondue cuite sur notre réchaud à gaz. Cerise sur le gâteau, le coup du milieu avec une petite prune bien de chez nous. Quel moment magique pour nos papilles gustatives.  
 
-         Avec l’aide de notre chauffeur de taxi attitré, on va chercher des billets de bus pour Moron. Dès le lendemain, départ en bus public qui est rempli à la mongole. En gros, pour une question de sécurité, le bus part de la place officielle avec le bon nombre de personnes. Deux cent mètres plus loin, il s’arrête pour compléter chaque endroit vide où l’on peut mettre une personne. Une touriste qui a une place numérotée ne veut pas aller à sa place car elle estime qu’elle est mal placée. Elle s’attribue alors un autre siège et peu de temps après une maman portant son enfant veut s’assoir à la place qui lui est attribuée. Le chauffeur et d’autres personnes mongoles lui demande d’aller à sa place prévue mais cette dernière fait la sourde oreille. La maman se retrouve debout, son enfant dans les bras, au milieu du corridor. C’est alors que le Guims, ayant vu la scène et trouvant cela inadmissible, demande en anglais à la touriste de bien vouloir aller à sa place. Cette dernière s’exécute. Le Guims est fier de lui car ce n’est pas dans son habitude de réagir et une personne mongole le remercie. Durant ce séjour, on observera d’autres comportements de touristes qui ne s’adaptent pas du tout aux règles de vie du pays. On n’est pas étonné qu’après les touristes soient mal vu à cause de leurs comportements. Après 18 heures de bus, trois arrêts pipis, un repas et une courte nuit on arrive à Moron.  
 
-         A peine descendu du bus public, on monte dans un petit bus privé pour se rendre à Ratral au bord du lac Khovsgol. Avant d’attaquer notre trekk, on mange une assiette de goulache et là, stupeur. Où est l’appareil photo ? On se regarde les trois mal à l’aise et on émet l’hypothèse qu’il est resté dans le bus. Aucun de nous à vérifier qu’on ait toutes nos affaires. Le Guims stressé sort en courant du restaurant pour savoir si le chauffeur est encore là mais sans succès. Il demande alors aux marchandes du coin si elles ont vu le chauffeur et si elles le connaissent. Une des marchandes lui téléphone et l’appareil photo est bien dans son bus. On récupère l’appareil photo une heure après, tous soulagés. Durant ce temps, le Guims aura une boule au ventre qui disparaitra lorsqu’il mettra l’appareil autour de son cou. 

 -        Notre allure et notre équipement attire la curiosité d’une personne mongole qui nous demande où l’on va et d’où l’on vient. Il est avec une bande d’amis et fait du camping au bord du lac mais en voiture. Il nous propose de nous emmener sur l’autre rive. Cela nous arrange et nous évite de revenir en arrière pour traverser le seul pont. On s’entasse alors tous dans une jeep 4x4 avec nos trois sacs à dos. Un gain de temps précieux alors que cette partie du trajet n’est pas très intéressante.   

-        Un matin lors de notre petit déjeuner, deux garçons viennent vers nous avec un sachet et à l’intérieur, il y a du poisson. Ils nous proposent de le manger dans leur ger qui se trouve au bord du lac. Enfin, c’est ce qu’on comprend sur le moment. On se retrouve dans une ger à boire un sutetse en attendant le repas. Assez rapidement et après discussion avec la nomade, on se rend compte qu’on se trouve dans la mauvaise ger. Bon moment de rigolade et à l’heure actuelle, on ne comprend toujours pas ce que voulait réellement les deux garçons.   

-          Le but de ce trekk est de suivre au maximum le bord du lac. Un jour, on marche durant deux heures et on se retrouve devant une palissade où le seul passage est une porte sans cadenas. On n’hésite pas et on continue notre chemin. Un peu plus loin, une personne nous informe qu’on est dans un parc écotourisme où il y a des animaux et qu’il faut qu’on rebrousse chemin. Elle nous dit encore qu’on ne peut couper à travers la forêt car de l’autre côté il y a que des falaises. On rebrousse bien chemin d’environ deux cents mètres jusqu’à ce qu’on nous aperçoive plus. Sous l’impulsion de la Sand et du Jo on coupe en pleine forêt. Le Jo est en tête et soudain il crie « Oh putain, regarde, elle a un cul énorme !!! ». Une biche déboule devant nous. La Sand est complètement paniquée et engueule le Jo, en lui disant la prochaine fois tu nous dis que c’est une biche car elle a tellement eu peur. On continue d’avancer et le Guims ouvre le chemin en s’aidant de la boussole. Soudain, tel un film, le Jo et la Sand paniqués dit au Guims « on est suivi ». Le Guims regarde en arrière et voit une silhouette et trace comme un fou suivi de ses deux compères. Après une course effrénée, on s’arrête sans bruit et on attend. On reprend nos esprits, on discute de la situation et on a peur de se faire virer du parc alors qu’on nous avait interdit de couper dans la forêt. A ce moment-là, on se dit que ce qu’on fait est vraiment stupide et irrespectueux auprès de la faune. On décide alors de retrouver la piste et de sortir par où on est entré.     

-        Un autre jour, on arrive assez tôt au bord du lac et comme l’endroit est magnifique, plage sauvage, on décide d’y camper. Le Guims décide alors de sortir son matériel de pêche et le Jo se rend compte qu’il lui a donné du matos de merde. Le Jo essaie de pêcher pendant que la Sand fait un petit feu car il fait cru. Au bout d’un certain temps, il se décourage et veut arrêter. Là, la Sand regarde le lac et lui propose de continuer car il y a des ronds sur le lac. Soudain, victoire ! Le Jo en l’espace d’un quart d’heure nous rapporte deux ombres de 30 cm. On est heureux car ce soir c’est risotto de poisson. Le Guims tente de pêcher mais sans succès. Comme quoi il y a les bons pêcheurs et les mauvais pêcheurs.   

-        Durant une nuit, un cri d’animal retentit dans la clairière et réveille le Jo et le Guims. Les deux compères en discutent et se demandent quel est cet animal et à quelle distance est-il ? Ils en déduisent que c’est le bramement d’un cerf et qu’il doit être proche de la tente. A ce même moment, le Jo entend les pas d’un animal et un frottement contre la toile de tente. Il est pétrifié de peur, en imaginant que c’est un ours, car il a le reste du poisson dans sa tente. Le Guims le rassure et on se rendort. Le lendemain, sur la plage, on découvre des traces d’un cerf suivi de traces d’un loup.   

-         Pas évident d’avancer en pleine forêt, surtout en Mongolie où il n’y a pas de sentiers. Tantôt on passe sur des troncs d’arbres, tantôt dessous des branches. On se griffe et les mouches et les moustiques ne nous laissent aucun répit. La nature ne nous permet pas d’avancer en ligne droite et cela nous oblige à nous situer uniquement avec la boussole. C’est un véritable parcours du combattant. On arrive au bout de la journée complètement crevés.   

-        Après la forêt, les marais. On se retrouve bloquer un matin après avoir marché 300 mètres par les marais. Après avoir tourné durant une heure, on rebrousse chemin pour retrouver les rives du lac. De là, on suit la plage et on se retrouve bloquer par la rivière. Le Guims veut essayer de traverser en portant les sacs à bras levés mais vu la profondeur cela nous semble impossible. Comme il n’y a pas d’autre passage on décide de repasser par les marais. Soudain, le Jo dit au Guims de regarder un peu plus loin sur le lac et ils observent des petites vagues qui se cassent non loin de là. Il doit avoir possibilité de traverser par là. On remonte les pantalons, on enlève les chaussures et l’un après l’autre on entre dans le lac où l’on suit une bande de sable qui décrit un arc de cercle. Grand moment de joie et de délires.   

-         On a envie d’un bon sutetsè alors on se dirige vers une ger. Là, le Jo découvre l’hospitalité des nomades. Pour la première fois, on mange du poisson sous huile qui est délicieux. Bamber nous propose de dormir chez elle ce qu’on accepte très volontiers pour que le Jo s’imprègne de la vie de nomade. Que de surprises, les enfants nous invitent à monter à cheval ce qui est une première pour le Jo. Comme les chevaux sont fatigués, on va gentiment à la rivière pour les faire boire et on constate qu’il y a du poisson. On décide alors d’aller pêcher avec Kompot, Chimke et Sanserma- Le Jo pêche un poisson trop petit alors il décide de le relâcher. Le Jo doit garder son calme car pêcher avec des enfants n’est pas toujours évidents surtout que Kompot lance des cailloux sur les poissons. Dès le soir venu, on leur donne un coup de main pour regrouper les bêtes autant les yacks, les chèvres et les moutons. Le Jo a même la chance de monter à cru sur un cheval et il a comme mission de ramener les bêtes à la ger. Juste avant notre départ, le Jo reçoit un ustensile allongé en bois. Sur celui-ci est gravé tous les animaux de la région. En le plongeant dans du lait puis en bénissant les quatre points cardinaux, cela nous assurera un bon voyage. Quel beau cadeau de la part de Kompot et le Jo est très ému. Lors de notre retour, ils tiennent à ce qu’on s’arrête à nouveau pour leur dire au revoir. Durant ce petit séjour, on profite de déguster les plats mongols et le Jo changera de nom pour Jimis. 

  -          On se prend une journée pour profiter du bord du lac où on fait nos lessives. On pêche mais sans succès et le Jo et le Guims prennent une douche glacée dans le lac. Dès le lendemain, lorsqu’on range nos affaires un nomade avec son troupeau vient vers nous pour discuter. Il est fasciné par notre carte géographique du lac. Comme il bouge beaucoup du à son troupeau, cette carte pourrait lui servir fortement. On hésite à lui laisser car on a encore de la route. Mais finalement, on la prend en photo au cas où on se perdrait. Il est tellement heureux qu’il nous invite dans sa ger. Comme il ne nous voit pas arriver, il envoie ses enfants nous chercher avec le troupeau de chèvres et de moutons. Lorsqu’on se trouve chez lui, on déjeune un délicieux taraque, des biscuits, de l’orum et des arruls. Sa femme qui est médecin nous prend à chacun notre tension qui est excellente pour les trois. Ensuite, match de foot, séance photos, cadeau pour chacun et on se quitte là.   

-        Sur le chemin du retour, comme promis on s’arrête à la ger de Bamber pour leur dire au revoir. Là, elle nous informe que Khishgee, hé oui c’est bien la même, arrive demain avec des touristes. Avant notre départ au lac, Khishgee nous avait informée qu’elle connaissait une famille nomade mais ne connaissait pas leur campement d’été. Coup de bol, on se trouve exactement dans la bonne famille. Malheureusement, on ne verra pas Khishgee qui arrivera un jour plus tard.   

-        On se retrouve à Ratan à chercher un bus pour rentrer sur Oulan Bator. Le bus public est déjà complet et le suivant n’est que le lendemain. On prend l’option d’aller en bus privé. On se retrouve à 20 personnes dans un bus à 12 places, écrasés les uns contre les autres. Le trajet durera 24h dont quatre pannes, une personne mongole bourrée qui vomira tous les 3km. On s’arrêtera deux fois pour manger et, durant le premier arrêt, on entendra une chèvre se faire égorger. Pour le Jo, c’est une expérience qu’il n’oubliera pas et pour nous le pire trajet en bus qu’on n’ait jamais fait. On arrive à Oulan Bator lessivé mais heureux d’être enfin arrivé et entier. 

Ce trekking aura été une belle expérience de vie à trois. La communication a bien passée malgré les nombreuses difficultés rencontrées. Il nous aura fallu une journée de marche sur la piste contre trois jours en suivant le bord du lac. Même si on a rencontré pas mal de pluie durant ces neuf jours, le lac était toujours bleu azur.  











1 commentaire:

Barbarossa a dit…

magnifiques moments racontés de façon si précise !

les photos sont toujours aussi superbe et félicitations au pêcheur de poisson. Garde confiance, Guims, tu en auras toi aussi des poissons de courses.

Suis content pour votre fondue, elle donne envie :o)